Greenpeace a annoncé vendredi que deux de ses militants japonais avaient été inculpés de vol de chair de baleine, alors qu’ils tentaient en fait, selon l’association de défense de l’environnement, de dénoncer un scandale de corruption dans les milieux de la pêche à la baleine.
Le bureau du procureur de la préfecture d’Aomori (nord) a formellement accusé Junichi Sato, 31 ans, et Toru Suzuki, 41 ans, de vol, a indiqué Greenpeace, en précisant que les deux militants étaient toujours en détention depuis leur arrestation le mois dernier.
En mai, l’ONG avait dénoncé un trafic illégal de chair de baleine, affirmant qu’une partie des cétacés tués cet hiver par le Japon dans l’Antarctique terminait sur le marché noir.
Ses militants avaient saisi une boîte contenant 23,5 kg de chair de baleine, d’une valeur de près de 2.000 euros, expédiée clandestinement, selon Greenpeace, depuis le Nisshin Maru, navire amiral des baleiniers japonais.
L’ONG, ainsi que la plupart des pays occidentaux, s’opposent à la capture par le Japon d’un millier de baleines chaque année au nom de la « recherche scientifique », une tolérance de la Commission baleinière internationale qui proscrit toute chasse commerciale.
La vente de la chair de baleine est donc strictement encadrée, vendue à des grossistes à un prix fixé par l’Institut pour la recherche sur les cétacés, soutenu par les pouvoirs publics.
« Depuis le début, il était clair que l’arrestation et la détention, et aujourd’hui l’inculpation des deux activistes étaient motivées par des raisons politiques », a déclaré Gerd Leipold, directeur international de Greenpeace, dans un communiqué.
AFP