Le Japon, de par sa population vieillissante, fait face à de plus en plus de problèmes de santé. Détérioration des capacités cognitives, du contrôle émotionnel et du comportement en société, la démence pourrait bien être un nouveau défi à relever pour ce pays dont la société est l’une des plus rapides à prendre de l’âge.
Les chiffres sont alarmants : en 2025, une personne sur cinq âgée de plus de 65 ans, soit 7,3 millions d’habitants, devrait être atteinte de démence. Les victimes de cette maladie ont besoin d’un suivi constant, car elles sont incapables de se débrouiller seules et peuvent mettre leur vie en danger à tout instant. Or, selon un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) datant de 2016, les dépenses du Japon concernant le domaine social représentent 23,1% du Produit Intérieur Brut (PIB), un pourcentage en dessous des autres pays développés avec une population vieillissante.
Le Premier Ministre Shinzô Abe souhaite s’attaquer à ce problème en augmentant le nombre de maisons de retraite et de soins ainsi que le salaire des travailleurs de la santé. Cependant, une hausse des dépenses de santé viendrait réveiller le sujet sensible de la dette publique japonaise, qui compte déjà pour le double de son économie. Mais les cas de démence en progression conduisent aussi l’apparition de drames : selon une étude d’Etsuko Yuhara, professeur associé spécialiste des questions d’assistance sociale à l’Université Nihon Fukushi, 754 cas ou tentatives de meurtres associés à un suicide ou à une tentative de suicide par des proches s’occupant d’une personne victime de démence ont été recensés au Japon entre 1996 et 2015.
Une situation complexe donc, qui viendra s’ajouter aux multiples défis posés par le vieillissement de la population japonaise que devra relever le Premier Ministre Shinzô Abe.