Le premier ministre japonais Shinzo Abe s’est engagé à prévenir les attaques terroristes afin de lutter contre le crime organisé transfrontalier.
Ce jeudi 15 juin, le Sénat a voté en faveur de ce texte, qui est une loi « anti-conspiration » et antiterroriste. Loi qui est cependant beaucoup controversée. En effet le gouvernement est passé outre le vote de la commission sur les affaires judiciaires du Sénat, ce qui a soulevé de vives critiques. Les membres de l’opposition affirment que le gouvernement d’Abe a forcé le passage à une loi « brutale » qui porte atteinte à la liberté de penser. Certains craignent que par le biais de ce texte, les citoyens pourraient à tout instant être mis sous écoute ou surveillés, et cela pourrait déboucher sur de fausses accusations. D’autres affirment que le texte ne cible que les organisations criminelles et ne peut s’appliquer à des citoyens ordinaires.
Le rapporteur spécial sur le droit à la vie privée des Nations Unies, Joseph Cannataci, a écrit à Abe le mois dernier, lui demandant de résoudre le risque que ces changements puissent « déboucher sur des restrictions excessives du droit à la vie privée et de la liberté d’expression ». Le premier ministre a décrit les mots de Cannataci comme « extrêmement déséquilibrés » et a dit que sa conduite était « difficilement celle d’un expert objectif ». Une enquête de l’agence Kyodo news montre que le pourcentage de personnes en accord avec cette loi était de 39,9%, contre 41,1% pour l’opposition. Environ 5000 personnes ont manifesté devant l’entrée du bâtiment du Parlement, dénonçant la nouvelle loi comme « autocratique » et promettent d’empêcher le Japon de devenir une « société de surveillance».