Trois anciens dirigeants de Tokyo Electric Power Co. vont comparaître en justice cette semaine, pour les charges en lien avec les morts et blessés suite à la catastrophe de la centrale nucléaire n°1 de Fukushima en 2011.
Leur mise en accusation marque le début de la reconnaissance d’une action criminelle en lien avec le désastre, alors que 160 000 habitants ont été évacués et ne peuvent toujours pas retourner chez eux. L’incident nucléaire suivant le tsunami a été le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986. L’ancien président de Tepco, Tsunehisa Katsumata, 77 ans, est accusé de négligence professionnelle causant plusieurs morts et blessés, avec les deux anciens vice-présidents Sakae Mutô, 66 ans, et Ichirô Takekuro, 71 ans. Ce procès découle d’un long combat sur la question de l’inculpation des dirigeants de Tepco. En effet les procureurs avaient refusé deux fois de les faire passer en justice, pour manque d’évidences et maigres chances de condamnation.
Mais un comité de révision judiciaire composé de citoyens ordinaires en 2015 a forcé les procureurs à revenir sur leur décision. Le procès pourrait révéler des informations à propos du désastre que Tepco n’a pas encore rendu public. La NHK, un radiodiffuseur public japonais, explique que les trois anciens directeurs vont plaider non coupables, en argumentant qu’il était impossible de prédire la taille du tsunami. Ruiko Muto, à la tête d’un groupe en faveur de l’inculpation, affirme : « nous espérons que le procès mettra en lumière les responsables de cet accident » et ajoute : « L’accident n’a toujours pas été résolu. Nous souhaitons un verdict aussi vite que possible. Certaines victimes de cette tragédie sont mortes sans voir le début du procès. »