Une île sacrée, ainsi que trois récifs et quatre sites dans le Sud-Ouest du Japon ont été ajoutées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un ajout incompris par certains.
L’île en question se nomme Okinoshima, et abrite le sanctuaire Okitsumiya. Elle se trouve entre l’île de Kyûshû et de la péninsule coréenne. Et ses strictes règles d’entrée sont pour le moins surprenantes, puisque les femmes y sont interdites. Okinoshima, au cœur de la religion traditionnelle shintoïste, comporte encore beaucoup de tabous. Les hommes, seuls visiteurs autorisés à fouler ce territoire sacré, doivent être nus et effectuer un rituel de purification avant d’arriver sur l’île. Interdiction également d’emporter quoi que ce soit, même de la terre ou de l’herbe. Enfin, les visiteurs ne doivent jamais divulguer les détails de leur séjour. Quelques moines shintoïstes sont les seuls résidents d’Okinoshima.
Ils expliquent cette interdiction des femmes par le fait que, de par leurs menstruations, elles souilleraient l’île, car le shintoïsme voit le sang comme une impureté. Une autre explication serait que les voyages sur l’île étaient considérés comme dangereux, et les femmes étaient ainsi interdites d’y aller pour leur sécurité. Les marins s’arrêtaient sur Okinoshima afin de faire des offrandes aux dieux, dont des perles, miroirs, épées… L’île aurait amassé environ 80 000 de ces offrandes, considérés comme des trésors nationaux. Or l’attention de l’UNESCO leur coûtera l’intérêt de touristes curieux du monde entier. Un moîne de Fukuoka, à Kyûshû, déclare : « notre position restera inchangée même si le lieu appartient au patrimoine mondial. Nous continuerons à réguler strictement les visites sur l’île. » Takayuki Ashizu, Grand Prêtre du sanctuaire Munata à Fukuoka, affirme : « nous ne devrions pas ouvrir Okinoshima au public même s’il est à l’UNESCO, car les gens ne devraient pas visiter par curiosité ».