Les pays riches avaient su mobiliser 1000 milliards de dollars pour venir en aide à leurs banques ; ne pourraient-ils pas en trouver 50 pour venir en aide aux plus pauvres ? », s’est interrogé, lundi, en marge du sommet du G8, un porte-parole de l’organisation britannique Oxfam, résumant ainsi la principale exigence des dirigeants africains invités à prendre part à la rencontre annuelle.
En effet, les sept dirigeants africains conviés à prendre part au sommet de Toyako ont rappelé à leurs riches homologues du G8 une promesse faite en 2005, lors d’un précédent sommet, qui garantissait le doublement de l’aide à l’Afrique d’ici 2010.
Selon les dirigeants africains représentant l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, l’Algérie, le Ghana, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie et l’Union africaine, moins du quart des 25 milliards de dollars supplémentaires promis alors a depuis été versé.
La promesse d’augmenter l’aide à l’Afrique est d’autant plus d’actualité que les populations les plus pauvres du monde ont été durement frappées ces derniers mois par la hausse fulgurante des prix des denrées alimentaires.
Selon la Banque mondiale, 105 millions de personnes supplémentaires, dont 30 millions en Afrique, pourraient prochainement souffrir de famine en raison de l’inflation alimentaire qui a fait bondir en trois ans les prix des denrées de base de plus de 80 %.
La « journée africaine » de lundi sera suivie de discussions, mardi et mercredi, sur les problèmes économiques et politiques mondiaux, notamment sur l’épineuse question du réchauffement climatique.
Il serait très surprenant, toutefois, que les dirigeants du G8 s’engagent concrètement, au terme de la présente rencontre, à lutter contre les changements climatiques. Les dirigeants américains et canadiens, notamment, arguent que le cadre du G8 ne convient pas aux discussions sur ce sujet puisque les grands pollueurs que sont la Chine et l’Inde n’y participent pas.
Depuis quelques années, le G8 invite à son sommet annuel, au cas par cas, les représentants de plusieurs autres pays, dont ceux des grandes économies émergentes.
Plusieurs membres du G8, soucieux de faire taire les critiques qui estiment que le groupe n’a aucune légitimité sur la scène internationale, ont ouvert le débat pour l’inclusion à plus ou moins brève échéance des économies émergentes. Ainsi, le G8, en accueillant en son sein la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud, deviendrait le G13.
Le Zimbabwe à l’ordre du jour
Profitant de la présence à Toyako d’acteurs influents de la scène politique africaine, notamment le président sud-africain Thabo Mbeki, les membres du G8 sont revenus sur la question zimbabwéenne, lundi.
Cependant, si le président américain et le premier ministre britannique ont appelé le G8 à adresser un message de fermeté à la dictature de Robert Mugabe, le président tanzanien, Jakaya Kikwete, a indiqué que ses homologues africains ne s’entendaient pas avec Londres et Washington sur la manière de procéder sur cette question.
Rappelons que la communauté internationale a vivement dénoncé, la semaine dernière, des élections zimbabwéennes qui ont reporté au pouvoir le président Robert Mugabe après que ce dernier eut réussi à s’imposer comme seul candidat.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters