L’économie du Japon a probablement affiché une croissance modérée au premier trimestre 2008, portée par la résistance de son commerce extérieur malgré la crise aux Etats-Unis, estiment les économistes.
Le gouvernement annoncera vendredi les chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le trimestre de janvier à mars. Les économistes s’attendent en moyenne à une hausse de 0,7% par rapport au trimestre précédent, et de 2,7% en rythme annuel, selon un sondage du quotidien Nikkei auprès de 24 d’entre eux.
La fourchette de prévisions s’étend de +0,4% à +0,9% par rapport au dernier trimestre 2007, et de +1,6% à +3,8% en rythme annuel.
Si ces prédictions se confirment, il s’agira du troisième trimestre consécutif d’expansion pour la deuxième économie mondiale. En octobre-décembre 2007, le PIB avait crû de 0,9% (+3,5% en rythme annuel).
« Les exportations ont été le grand moteur de la croissance. Les solides exportations vers le Moyen-Orient, la Russie et l’Union européenne ont plus que compensé la chute des livraisons vers les Etats-Unis », a estimé Junko Nishioka, économiste chez ABN Amro Securities.
Au premier trimestre 2008, les exportations japonaises ont en effet augmenté de 6,0% sur un an, selon des statistiques déjà publiées.
De plus, estiment la plupart des économistes, le secteur japonais du bâtiment commence à se remettre de la chute spectaculaire des mises en chantier constatée ces derniers mois en raison de la confusion liée à l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation parasismique draconienne. Ce facteur avait lourdement pesé sur la croissance au dernier trimestre 2007.
Beaucoup s’attendent cependant à ce que le correct premier trimestre 2008 soit suivi d’un sérieux passage à vide à cause de la frilosité des ménages Japonais, dont le portefeuille est affecté par la hausse des prix des aliments et des carburants et par la stagnation des salaires.
« Une contraction sur le trimestre d’avril à juin sera suivie d’une reprise relativement molle à cause de la faible consommation des ménages », prédit ainsi Hiromichi Shirakawa, économiste au Crédit Suisse.
« La question est : la croissance de janvier-mars est-elle durable ? Nous pensons que la réponse est non », juge pour sa part Kyohei Morita, économiste chez Barclays Capital, qui estime que « l’économie japonaise est entrée dans une phase d’ajustement temporaire, tant pour ce qui est des exportations que de la demande intérieure ».
Source : AFP