TOKYO – Le maire sortant de la ville japonaise d’Iwakuni, qui avait démissionné pour provoquer des élections municipales ayant pour enjeu l’élargissement d’une base militaire américaine auquel il était hostile, a été battu dimanche, selon des sondages à la sortie des bureaux de vote.
Katsusuke Ihara, 57 ans, qui a démissionné fin décembre pour mettre fin à un bras de fer avec les partisans de l’agrandissement de cette base proche de la ville, a perdu les municipales de justesse, selon ces sondages publiés par la chaîne de télévision publique NHK et par Kyodo News.
Il a été battu par Yoshihiko Fukuda, 37 ans, un ancien député du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, « parachuté » par Tokyo pour ces élections municipales et favorable à l’élargissement du site qui héberge actuellement une cinquantaine d’avions de combat et 3.000 Marines.
Les résultats officiels étaient attendus dimanche soir ou lundi matin.
« Je me bats pour l’avenir de nos enfants et des jeunes », avait déclaré M. Ihara à la veille du scrutin.
Le site d’Iwakuni, à 935 km à l’ouest de Tokyo, doit devenir l’une des plus grandes bases américaines d’Asie du nord-est dans le cadre de l’accord de protection militaire liant les Etats-Unis au Japon depuis la Seconde Guerre mondiale. Un plan approuvé par Tokyo et Washington y prévoit l’installation supplémentaire de près de 60 avions américains et de 4.000 soldats.
Iwakuni, ville de 150.000 habitants, est considérée comme un site stratégique en raison de sa position à 800 km de la capitale nord-coréenne, Pyongyang.
Une écrasante majorité (87%) de ses habitants avait voté contre le projet d’agrandissement en 2006 lors d’un référendum non contraignant pour l’exécutif. Le gouvernement central avait ensuite promis de financer la construction de nouveaux bâtiments dans la ville.
En agrandissant la base d’Iwakuni, le gouvernement voudrait soulager d’autres sites, en particulier l’archipel d’Okinawa (sud), où les nuisances sonores dues aux avions et des crimes commis par des Marines ont suscité l’hostilité de la population locale.
AFP