Cette grande exposition internationale, organisée du 30 septembre au 11 janvier 2009, au musée du quai Branly (Galerie Jardin) met en avant les rapports établis au XXe siècle entre la redécouverte des arts traditionnels asiatiques et l’évolution de l’art international à travers le design. Elle permet de découvrir l’évolution et l’influence du penseur Soetsu Yanagi, fondateur du mouvement Mingei. Le mot « Mingei » est une abréviation de minshuteki kogeï, qui signifie « l’artisanat fait par le peuple et pour le peuple ». « Il doit être modeste mais non de pacotille, bon marché mais non fragile. La malhonnêteté, la perversité, le luxe, voilà ce que les objets mingei doivent au plus haut point éviter : ce qui est naturel, sincère, sûr, simple, telles sont les caractéristiques du Mingei. » Soetsu Yanagi, L’Idée du Mingei, 1933

L’exposition réunit environ 150 oeuvres choisies afin de souligner ces relations entre tradition et modernité. Elle commence par rappeler la personnalité de Soetsu Yanagi et les enjeux esthétiques et spirituels qui ont présidé au rassemblement des collections très variées du Nihon Mingeikan, avec des exemples de sa production éditoriale. L’exposition s’articule ensuite autour des domaines géographiques et techniques représentés au Japon, puis en Corée et à la périphérie de l’archipel (objets issus des populations d’Hokkaido, d’Okinawa et de Taïwan). Le visiteur découvre aussi des pièces choisies parmi les oeuvres des artistes qui furent les complices actifs de Soetsu Yanagi lors de la création et dans le développement du mouvement Mingei : Bernard Leach, Kenkichi Tomimoto, Shoji Hamada, Tatsuaki Kuroda, Kanjiro Kawai, Keisuke Serizawa et Shikô Munakata. Des oeuvres réalisées au Japon rappellent le rôle déterminant de trois grands créateurs de renommée internationale : Bruno Taut (1933-1936), Charlotte Perriand (1940-1941, 1954-1955) et Isamu Noguchi (1950 -1952) qui furent successivement appelés par le ministère du Commerce et de l’Industrie au sein de l’institut de recherche Kogei Shidosho pour apporter leurs conseils sur les produits destinés à l’exportation. Elle rassemble enfin des oeuvres de Sori Yanagi et de Isamu Kenmochi, et présente un déploiement de couvertures de la revue Mingei qui montrent que l’activité du Nihon Mingeikan s’est également développée, en particulier grâce à Sori Yanagi, à d’autres cultures populaires de la planète. Des dispositifs multimédia consacrés à Soetsu Yanagi, Isamu Noguchi, Charlotte Perriand et à l’influence de Sori Yanagi accompagnent ces divers aspects.

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