TOKYO – Les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui ont inspecté jeudi, pour la deuxième fois, la gigantesque centrale nucléaire japonaise secouée par un violent séisme mi-2007, ont confirmé vendredi qu’elle n’avait pas subi les lourds dégâts redoutés.
Les douze spécialistes ont visité jeudi l’intérieur des réacteurs du site de Kashiwazaki-Kariwa, ce qu’ils n’avaient pas pu faire lors de leur précédent passage en août 2007, quelques jours après le tremblement de terre ravageur qui avait touché la région de Niigata (centre).
« Le fait que les diverses infrastructures de sécurité de la centrale se soient comportées mieux que nous ne le craignions constitue une leçon importante pour la communauté internationale », a déclaré vendredi à la presse le chef de la mission de l’AIEA, le Français Philippe Jamet.
« D’un autre côté, le fait que la centrale ait dû endurer des secousses telluriques supérieures aux données prises en compte lors de la construction doit aussi servir d’enseignement », a poursuivi l’expert.
« Par conséquent, nous devons avoir en tête ces éléments dans la définition des normes de sécurité internationales de l’AIEA », a-t-il conclu.
La centrale de Kashiwazaki-Kariwa avait été ébranlée le 16 juillet 2007 par un tremblement de terre de magnitude 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter, dont l’épicentre était situé à seulement neuf kilomètres du site nucléaire.
La secousse avait déclenché un petit incendie dans un transformateur et de légères fuites d’eau radioactive, sans danger pour la santé ou l’environnement, selon la compagnie exploitante Tokyo Electric Power (Tepco) et les autorités.
Les sept réacteurs de Kashiwazaki, la plus grande centrale nucléaire du monde, qui desservait Tokyo, sont depuis à l’arrêt.
Philippe Jamet, qui avait évoqué lors de sa première visite un délai de « plusieurs mois, sinon d’une année » avant la relance des activités du site, ne s’est pas exprimé sur ce point vendredi, car « ce n’était pas l’objet de (sa) mission ».
L’expert prévoit de remettre un rapport à ses supérieurs d’ici deux ou trois semaines après son retour prévu lundi au siège de l’AIEA, à Vienne.
« La centrale ne pourra pas redémarrer tant que sa sécurité n’est pas pleinement garantie et que le gouvernement n’a pas donné son autorisation », avait souligné jeudi un responsable du ministère de l’Industrie japonais, Masahiro Yagi.
Le peuple nippon est réticent à l’usage de l’énergie atomique, suite aux traumatismes des bombes nucléaires lancées par les Etats-Unis sur les villes d’Hiroshima et Nagasaki. Mais l’Archipel, dépourvu de ressources naturelles, ne peut se passer de la production nucléaire qui couvre un bon quart de ses besoins en électricité.
AFP