Le Premier ministre japonais Taro Aso était samedi sous le feu des critiques de l’opposition, qui estime que « l’ensemble du gouvernement » est responsable après que le chef d’état-major de l’aviation japonaise eut nié dans un livre que son pays ait été un agresseur pendant la seconde guerre mondiale.
Ce dernier, le général Toshio Tamogami, a été démis de ses fonctions vendredi à la suite de cette affaire. Mais le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre), la principale formation d’opposition, a estimé que cette mesure n’était pas suffisante.
« Ce serait une grande erreur de la part du Premier ministre Aso de croire que cette affaire est terminée après ce limogeage », a déclaré samedi Yukio Hatoyama, secrétaire général du PDJ, dans un discours prononcé à Chiba, à l’est de Tokyo.
« L’ensemble du gouvernement » doit assumer la responsabilité des assertions du général Tamogami, a-t-il ajouté.
Les propos de ce responsable militaire, publiés dans un essai consacré aux « vérités de l’histoire contemporaine », sont de nature à irriter les voisins du Japon, notamment la Chine et les deux Corées, avec lesquels l’archipel entretient des rapports complexes à propos de l’Histoire.
Les Coréens reprochent aux Japonais d’avoir colonisé leur péninsule dans la première moitié du XXe siècle, et les Chinois ne pardonnent pas à Tokyo son invasion d’une partie de la Chine dans les années 1930 et 40.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a d’ailleurs condamné samedi l’essai controversé, parlant de « distorsion de l’Histoire ».
Ce que le général Tamogami a dit « n’était pas adéquat en tant que chef d’état-major de l’aviation. Il ne doit pas rester à son poste », avait estimé vendredi le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada.
« Même s’il s’exprime personnellement, cela n’est pas adéquat », avait renchéri le même jour le Premier ministre Taro Aso, autrefois connu pour ses opinions conservatrices sur la question.
AFP