Shinzo Abe continue à battre des records d’impopularité
TOKYO – Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe continue de battre des records d’impopularité, qui minent son autorité et son maintien au pouvoir, à la suite de la récente débâcle électorale de la coalition gouvernementale, révèlent des sondages publiés lundi.
Le gouvernement de M. Abe ne recueille plus que 22% d’opinions favorables, contre 65% qui le désapprouvent, soit une hausse de 12% depuis sa défaite électorale il y a une semaine, selon l’enquête du quotidien de centre-gauche Mainichi réalisée ce week-end auprès de 1.165 personnes.
A titre de comparaison, la cote de l’équipe du Premier ministre se situait à 31% à la veille des élections sénatoriales du 29 juillet et à 67% lorsque M. Abe est arrivé au pouvoir en septembre 2006, précise le Mainichi.
Un autre sondage de la chaîne Nippon Television crédite M. Abe d’un taux de soutien de 24,9% (contre 64,5% de mécontents).
Plus de la moitié des électeurs sondés par Nippon Television réclament le départ de M. Abe et les deux-tiers des élections législatives anticipées d’ici la fin de l’année.
« C’est une réponse très dure », a reconnu le porte-parole du gouvernement, interrogé sur ces sonsages.
Humilié lors du scrutin sénatorial, M. Abe a conduit son Parti libéral-démocrate (PLD), le grand parti de la droite japonaise, à une déroute historique depuis sa création en 1955.
Le PLD et son allié, le parti bouddhiste du Nouveau Komeito, ont subi il y a une semaine une défaite historique lors des élections sénatoriales, perdant le contrôle de la Chambre haute au profit de l’opposition centriste.
Ce dernier sondage livre « un chiffre qui nous fait frissonner », a reconnu un dirigeant du PLD, Taku Yamasaki, en avouant que si des élections législatives anticipées avaient lieu aujourd’hui « le PLD pourrait perdre le pouvoir ».
Affaibli, de plus en plus impopulaire, M. Abe a assumé la responsabilité de la défaite électorale mais a exclu de démissionner, en dépit des appels répétés de l’opposition, et a promis à la place de changer son équipe gouvernementale.
Il veut remanier le gouvernement et la direction du PLD le 27 août à son retour d’une longue visite à l’étranger.
Il compte ensuite convoquer une session extraordinaire du Parlement le 31 août et jusqu’au début décembre.
Désavoué par l’électorat pour des raisons intérieures, M. Abe a comme priorité d’obtenir l’adoption par le Parlement de la législation autorisant la prolongation de la mission de ravitaillement japonaise dans l’Océan indien dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».
Mais le leader du Parti démocrate du Japon (PDJ), Ichiro Ozawa, sorti vainqueur du scrutin du 29 juillet et chef de l’opposition, pourrait s’opposer à l’extension du soutien logistique nippon aux forces américaines et alliées dans l’Océan indien.
« Je veux discuter de cette affaire en détail avec les gens du Parti démocrate et solliciter leur coopération », a confié lundi M. Abe.
La loi instaurant la mission japonaise dans l’Océan indien arrive à échéance le 1er novembre.
Deux mois après les attaques islamistes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le Japon avait adopté une loi « antiterroriste » autorisant les bâtiments de la marine nippone à ravitailler les navires alliés participant aux opérations en Afghanistan.
Source : AFP