TOKYO – Le gouvernement de Tokyo a accepté le principe d’une inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, endommagée par le récent séisme dans le centre du Japon, rapporte dimanche soir l’agence de presse Kyodo.
Selon Kyodo, citant des sources gouvernementales, le ministère de l’Industrie a fait part à l’AIEA de son accord pour une inspection de l’usine nucléaire, la plus grande du monde, implantée dans la préfecture de Niigata, à 250 km au nord-ouest de Tokyo.
Après le tremblement de terre du 16 juillet, l’AIEA avait appelé à « une enquête approfondie sur l’impact du séisme sur cette centrale » et réclamé de la « transparence ».
La centrale de Kashiwazaki-Kariwa (8.212 mégawatts) est située à neuf kilomètres seulement de l’épicentre du séisme qui a atteint une magnitude de 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter.
Outre de légères fuites radioactives, la secousse a provoqué un incendie dans un transformateur.
N’ayant pas été conçue pour résister à un séisme aussi fort, la centrale a été fermée pour une période indéfinie par les autorités concernées.
« L’accident a provoqué l’anxiété de la population, et notre préfecture a été balayée par des rumeurs » sur le possible impact des fuites de radioactivité sur l’environnement, a déclaré dimanche le gouverneur de la préfecture de Niigata, Hirohiko Izumida.
« Nous sommes très occupés avec les installations, l’administration et les systèmes. Afin de divulguer des informations exactes, je pense qu’il serait bon de demander à une organisation internationale de vérifier la situation », a plaidé le gouverneur.
Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé des expertises sur le nucléaire en France, pas moins de 67 anomalies ont été recensées sur le site de la centrale après le séisme.
Le tremblement de terre pourrait coûter plus d’un milliard d’euros à Tokyo Electric Power (Tepco), première compagnie privée d’électricité du monde, qui exploite la centrale, en raison de sa fermeture prolongée, selon le quotidien Nikkei.
« Il va être très difficile » de relancer d’ici mars 2008 l’activité de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, exploitée par Tepco, car il faudra du temps pour renforcer ses capacités antisismiques, a prédit le Nikkei.
Si la fermeture de l’usine nucléaire —considérée comme la plus grande du monde— se prolonge, les coûts occasionnés s’élèveront à au moins 200 milliards de yens (1,2 milliard d’euros), soit la moitié des prévisions sur résultats avant impôts annoncées par Tepco, a calculé le quotidien économique.
Selon le Nikkei, la compagnie Tepco va être obligée de compenser la perte en électricité de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, qui représentait 47% de sa production nucléaire totale et alimentait la mégalopole de Tokyo (20 millions d’habitants), précise le Nikkei.
La hausse du prix du pétrole plombe déjà la compagnie Tepco, qui pourrait voir ses profits réduits de 60 milliards de yens pendant l’année budgétaire 2007-2008 si le prix du baril reste à 65 dollars, avance le Nikkei.
Le séisme du 16 juillet a fait dix morts, plus de mille blessés et détruit ou endommagé plus de 2.000 bâtiments.
Il a eu également un sérieux impact économique.
Le numéro un mondial de l’automobile, Toyota, a décidé de maintenir lundi l’arrêt de toutes ses usines au Japon en raison de la défaillance de son équipementier Riken, affecté par le séisme, selon Kyodo. Les autres grands constructeurs nippons avaient déjà pris la même décision.
Source : AFP