La morosité n’empêche pas les méga-fusions au Japon dans l’électronique et l’électroménager. Panasonic – numéro un mondial sur les télévisions à écran plasma et l’un des premiers fabricants d’appareils photo numérique, de téléphones mobiles et de PC portables – a confirmé, vendredi 7 novembre, qu’il avait commencé des discussions en vue de l’acquisition de Sanyo, spécialisé en électronique.
Une telle opération donnerait naissance à un groupe nippon, encore plus gros en chiffre d’affaires (12 000 milliards de yens, soit 96,2 milliards d’euros), qu’Hitachi l’actuel numéro un, ou que Sony, le numéro trois. Selon le quotidien économique japonais Nikkei, Panasonic pourrait lancer cette offre publique d’achat (OPA) amicale en janvier pour la conclure fin mars.
Ce mariage semble obéir à une logique de complémentarité. En mettant la main sur Sanyo, Panasonic ne se renforcera pas seulement dans l’électronique grand public et l’électroménager, il changera radicalement de dimension, se dessinera un futur plus « vert » et arrivera dans des secteurs promis à un fort développement.
L’une des activités de Sanyo qui intéresse particulièrement Panasonic est la production des batteries qui alimentent les voitures hybrides et électriques, un marché en pleine expansion. Panasonic gère déjà une co-entreprise dans ce secteur avec Toyota tandis que Sanyo fournit des batteries hybrides à Ford Motor et à Honda Motors. Il développe des batteries lithium-ion pour Volkswagen. « Quand la demande en véhicules hybrides et électriques décollera, Panasonic et Sanyo seront loin devant tout le monde », estime l’analyste de Muzio Investor Securities, Nobuo Kurahashi.
DIVERSIFICATION
Le géant japonais souhaite aussi se diversifier dans les piles et les panneaux solaires, les cellules photovoltaïques, les batteries pour téléphones portables, les ordinateurs, les baladeurs numériques, autres activités à fort potentiel de croissance dans laquelle Sanyo est leader mondial.
Cette fusion nécessite l’accord des trois principaux actionnaires de Sanyo, les groupes financiers japonais Sumitomo Mitsui Banking Corporation et Daiwa Securities SMBC ainsi que le groupe américain Goldman Sachs. Leurs participations cumulées, valorisées à 621 milliards de yens par les analystes, représentent près de 70 % de Sanyo.
Panasonic envisage cette OPA au moment où Sanyo a redressé ses comptes : au bord du gouffre en 2004, ce groupe, meurtri par un tremblement de terre qui a endommagé une de ses usines, a engagé une sévère restructuration, qui s’est soldée par la suppression de 11 000 emplois. Malgré une forte chute du bénéfice net au deuxième trimestre 2008-2009, le PDG de Sanyo Electric, Seiichiro Sano, a maintenu ses prévisions de bénéfice net annuel.
Nicole Vulser
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