Après une saison parfaite, les Bleus entament la dernière année avant la coupe du monde qui se déroulera, de septembre à octobre 2023, en France. Cela commence par une tournée d’automne durant laquelle ils affronteront notamment le Japon, adversaire par deux fois déjà cet été.
Une passion ancienne
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Japon a une longue histoire avec le rugby. En effet, c’est par les villes portuaires de Kôbe, à l’ouest, et de Yokohama, à l’est, que le rugby débarque au Japon durant l’ère Meiji (1868-1912). Au début, il n’est pratiqué que par les étrangers. Il faut attendre l’arrivée, en 1899, de deux camarades de Cambridge, Edward Clarke Bramwell et Ginnosuke Tanaka, pour que les Japonais commencent à s’y intéresser. Les deux hommes, professeurs à l’Université de Keiô de Tôkyô, vont ainsi former le premier club de rugby de l’Archipel. Il est donc plus ancien qu’un monument du rugby français, comme peut l’être le Stade Toulousain, qui a été fondé en 1907.
Le rugby se développe rapidement avec le soutien de la famille impériale. Des clubs sont créés dans de nombreuses universités puis dans les lycées. Dans les années 1920, le Japon compte plus de 1 500 clubs et 60 000 licenciés, plus que dans certaines terres de rugby en Europe. Face à cet engouement, la Fédération Japonaise de Rugby Football (JRFU) est créée le 30 novembre 1926. En comparaison, la Fédération Française de Rugby (FFR) est fondée le 13 mai 1919.
Durant la Guerre de Quinze Ans (1931-1945), le développement connait un coup d’arrêt en raison du gouvernement qui voit d’un mauvais œil ce sport étranger. Cependant, elle aura aussi permis au rugby de s’implanter sur le continent asiatique. Après la guerre, le retour du rugby sur le devant de la scène est rapide et appuyé par le prince Chichibu, frère cadet de l’empereur Hirohito. Et le Japon connait rapidement des succès importants. Ces bons résultats à partir des années 1960 lui permettent de s’imposer en Asie et même d’être la seule équipe du continent à être invitée pour la première coupe du monde en 1987 en Nouvelle-Zélande.
Un virage raté
Malheureusement le Japon rate complètement son passage au rugby professionnel dans les années 1990, malgré une restructuration de son championnat. Les résultats de l’équipe nationale, les Brave Blossoms, s’en ressentent et le football gagne en popularité, dépassant de loin le ballon ovale.
Après ce passage à vide, le Japon finit par voir le bout du tunnel. Et cela commence en 2009 avec l’annonce de l’organisation de la coupe du monde 2019 au Japon. Cependant, la coupe du monde 2011 n’est toujours pas une réussite et va entrainer un changement de sélectionneur. L’australien Eddie Jones prend les commandes et souhaite faire rentrer le XV japonais dans le top 10 mondial. L’objectif sera rempli en 2015, à l’issue de la coupe du monde en Angleterre. Cette dernière marque par ailleurs un tournant pour un retour en grâce du rugby auprès du grand public. Les Brave Blossoms y remportent un succès historique contre l’Afrique du Sud et réussissent une belle compétition. Néanmoins, malgré trois victoires en quatre matchs de poule, et un jeu qui enthousiasme les amateurs et les spécialistes, le Japon ne peut se qualifier pour le second tour, en raison du système de points de bonus.
Un retour en force
Quatre ans plus tard, le Japon accueille enfin sa coupe du monde. Il termine invaincu et en tête de sa poule. Il se qualifie ainsi, pour la première fois de son histoire, pour les quarts de finale. Les Japonais y retrouvent des Sud-Africains revanchards qui ne leur laisseront que peu de chances et finiront par remporter la compétition.
Si ces deux mondiaux ont permis de mettre le rugby japonais sous les projecteurs, ils ont aussi permis aux spectateurs français de découvrir de nouveaux joueurs. En effet, ces évènements ont fait émerger des stars qui sont allés tenter une expérience dans un championnat européen. L’un des premiers est Ayumu Gorômaru, qui rejoint le RC Toulon pour la saison 2016-2017. Il évolue au poste d’arrière mais ne joue que cinq matchs avant de retourner dans le championnat japonais. À l’issue de la coupe du monde au Japon, c’est un autre arrière qui débarque en France. Kôtarô Matsushima s’engage pour deux saisons avec l’ASM Clermont Auvergne avec qui il va inscrire onze essais. Ce n’est pas une première pour Clermont qui avait déjà recruté un joueur japonais en 2002 pour une très courte expérience. Daisuke Ohata, qui est par ailleurs le détenteur du record d’essais marqués avec 69 unités, ne joue que deux matchs avant de retourner au pays.
Un adversaire de plus en plus coriace
Il est donc difficile pour un amateur de vraiment connaitre ces joueurs et ce rugby fait de jeu et de vitesse. D’autant plus que la France et le Japon ne se sont affrontés qu’à six reprises en matchs officiels. Le XV de France n’a jamais perdu mais a concédé un nul sur ses terres lors d’un test match durant la tournée d’automne 2017. Parmi ces rencontres, on compte deux affrontements en phase de poule des coupes du monde 2003 et 2011. Enfin, cette année et pour la première fois de son histoire, la France s’est déplacée au Japon pour sa tournée d’été, montrant ainsi que le Japon a toute sa place dans le rugby international. Avec une équipe remaniée, les Français remportent, plus ou moins facilement, leurs matchs à Nagoya et à Tôkyô, dans le très récent Stade Olympique.
Et ce n’est pas fini pour cette année ! Le Japon vient défier la France le mois prochain pour tenter de prendre sa revanche. Mais avant d’affronter les Brave Blossoms le dimanche 20 novembre, 14h, au Stadium de Toulouse, les Bleus auront fort à faire avec des rencontres contre l’Australie et les champions de monde en titre sud-africains.
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