Un jeune intérimaire de 22 ans comparaît depuis mercredi devant la cour d’assises de Loire-Atlantique pour tentative de vol avec violences ayant entraîné la mort d’une étudiante japonaise de 31 ans en juin 2007 à Nantes.
L’accusé, Christophe de Oliveira, 22 ans, circulait le soir du 11 juin 2007 à vélo dans les rues de Nantes, près de la gare sud, au moment où une étudiante japonaise, Kayo Nomura, qui venait de quitter son emploi vers 23h00 dans un restaurant japonais, rejoignait à pied le domicile d’un ami.
Selon ses déclarations, le jeune homme a tenté un vol à l’arrachée du sac à main de l’étudiante mais celle-ci s’est agrippée fortement à son sac. Il a alors lâché prise et continué sa route à vélo alors que la victime retombait lourdement sur le sol.
Il serait revenu sur les lieux pour s’assurer, selon ses dires, que « quelqu’un s’occupait de sa victime », après avoir appelé les secours sur demande d’une automobiliste qui avait découvert la victime allongée sur le sol vers 23h45.
M. de Oliveira avait été interpellé, la même nuit, à 01h00 pour une tentative de vol d’autoradio, puis entendu et relâché. Identifié plus tard comme pouvant être l’agresseur de la jeune japonaise et recherché par la police, il s’est présenté au commissariat le 18 juin et a reconnu la tentative de vol lors de sa garde à vue.
Sa victime est décédée d’un hématome au cerveau provoqué par un traumatisme crânien deux jours après l’agression. L’accusé encourt la perpétuité.
Les débats sont prévus pour durer trois jours.
Née à Aichi (sud-est du Japon), Kayo Nomura était étudiante à l’université de Nantes où elle apprenait le français depuis près d’un an après une année d’études à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
La mère de la victime, Mme Yaeko Nomura, qui avait perdu son mari lui aussi lors d’une chute en France alors qu’il visitait un musée, s’est portée partie civile et assistera au procès.
Très réservée et entourée d’interprètes, elle s’est refusée à tout commentaire mercredi. « Elle ne pardonnera jamais », a rapporté son avocat, Me Loïc Cabioch.
L’accusé, qui vivait de vols après avoir quitté le domicile familial 15 jours auparavant, a reconnu les faits mais « est dépassé par la tragédie », a assuré son avocate, Me Cécile de Oliveira, qui n’a pas de lien familial avec l’accusé.
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