Au Japon, la polémique aura eu raison du ministre des Finances Shoichi Nakagawa. Ce mardi, il a annoncé sa démission après avoir été soupçonné d’excès de boisson lors d’une réunion samedi, à Rome.
Connu pour son goût immodéré pour la boisson, il s’était présenté apparemment dans un état second lors d’une conférence de presse, à l’issue de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7.
Les télévisions nippones l’ont montré le teint rouge, le regard vague, la bouche empâtée, trébuchant sur les mots, incapable de comprendre les questions ni de terminer ses phrases, s’endormant même à plusieurs reprises.
Il plaide l’excès de médicaments antigrippaux
«Je voudrais présenter à nouveau mes excuses pour avoir causé un trouble immense lors de cette conférence de presse», a déclaré Nakagawa ce mardi, avant d’annoncer qu’il quitterait le gouvernement après le vote par le Parlement du budget de l’Etat pour l’année 2009-2010, en principe fin mars. Selon les médias, il sera alors remplacé par Kaoru Yosano, l’actuel ministre de la Politique économique et budgétaire.
Le démissionnaire a toutefois nié avoir été ivre, justifiant son état par le décalage horaire et par un excès de médicaments antigrippaux. Il a même reniflé et toussé bruyamment devant la presse pour donner plus de crédit à son excuse. «Je me suis rendu à l’hôpital la nuit dernière, et ce matin on m’a diagnostiqué un mal de reins, un rhume et de la fatigue. Je ferai de mon mieux pour exercer mes fonctions au cours des jours qui me restent. J’espère que l’économie japonaise se rétablira le plus tôt possible.»
«J’ai goûté un peu de vin mais sans l’avaler!»
Auparavant, lors d’une audition devant des parlementaires, le ministre avait admis avoir «goûté un petit peu» de vin au cours du déjeuner qui a précédé la conférence de presse. «Mais je ne l’ai pas avalé!» avait-il aussitôt ajouté, s’attirant une rafale de rires sarcastiques.
Ce scandale fait l’affaire de l’opposition de centre-gauche, qui surfe depuis quelques semaines sur une courbe ascendante dans les sondages alors que le premier ministre Taro Aso a vu son taux de popularité plonger sous la barre des 10%.
[AFP et Liberation.fr->http://www.liberation.fr/monde/0101319989-japon-soupconne-d-ivresse-le-ministre-des-finances-demissionne]