La secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a estimé vendredi qu’en Corée du Sud comme au Japon, pays précurseurs dans le développement de la télévision numérique mobile personnelle (TMP), le modèle économique n’est pas encore satisfaisant.
« Vue de France, la télévision mobile personnelle est un formidable succès au Japon comme en Corée du Sud, puisqu’elle y est déployée massivement, mais sur le terrain, c’est moins évident car on ne peut pas parler de réussite industrielle », a-t-elle déclaré vendredi à des journalistes à Tokyo, lors d’un voyage d’études en Asie.
Les acteurs ne sont, selon elle, « pas satisfaits de leur modèle économique ».
« A ce stade, la TMP est une particularité des Japonais et Sud-Coréens, mais je trouve que le modèle économique se cherche », a-t-elle insisté. « Je ne reviendrai donc pas en France avec une solution clef en mains », a-t-elle ajouté.
Pour Mme Kosciusko-Morizet se pose la question de la pertinence des contenus actuels.
« Si c’est pour diffuser la même chose que sur la télévision fixe, y a-t-il vraiment un intérêt, sinon quoi d’autre et comment on le finance, car créer des contenus ad hoc pour la TV mobile coûte cher », a-t-elle souligné.
« Coréens, Japonais et Français, nous partageons un problème qui est celui de la multiplication des canaux de diffusion (TV, PC, téléphones portables, etc.), sans qu’on multiplie les contenus », a relevé la secrétaire d’Etat pour qui les créateurs en sont en outre réduits à faire des paris, à tâtonner, faute de connaître a priori les attentes des utilisateurs.
« Il faut cependant un modèle économique viable pour être en mesure de produire des contenus », a-t-elle insisté jugeant cette question d’autant plus cruciale qu’elle parcourt tout le spectre des services numériques.
Mme Kosciusko-Morizet pense nécessaire de s’interroger de façon internationale sur ces questions des canaux et contenus face à la multiplication des premiers et la limitation des seconds.
Elle considère enfin que les Asiatiques sont allés très loin dans la fabrication des objets, mais que l’essentiel de la valeur n’est sans doute plus là et le sera de moins en moins, « pour se porter davantage vers les contenus et usages, donc vers le modèle économique qui sera peut-être le coeur de la créativité de l’économie numérique, devant les équipements ».
« Les fabricants d’objets ne peuvent pas ne pas se poser la question des contenus. Le marché n’est plus tiré par les objets mais par l’usage qui en est fait au-delà du potentiel fonctionnel », a-elle répété.
Sur ce point, la France, qui n’est pas très forte sur les équipements, l’est selon elle plus sur les services avec des entreprises innovantes dans ce domaine.
« J’ai l’impression qu’il y a chez nous une dynamique intéressante sur ces aspects dont nous pouvons profiter plus largement », a-t-elle conclu.
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