Le constructeur automobile japonais Toyota Motor va réduire de 10% ses capacités de production mondiales, ce qui correspond à un million de véhicules par an, afin de s’adapter à la récente dégringolade du marché, a affirmé mercredi le quotidien économique Nikkei.
Interrogée, une porte-parole de Toyota a confirmé que le groupe allait suspendre une ligne de production d’une capacité de 220.000 véhicules par an dans son usine de Takaoka (centre) d’ici 2011, et transférer ses 1.700 employés vers d’autres unités. Mais elle a assuré qu’aucune autre mesure concernant d’autres sites n’avait été décidée pour le moment.
Selon le Nikkei, Toyota va également fermer sa filiale américaine New United Motor Manufacturing (Nummi) qu’elle détenait auparavant conjointement avec General Motors (GM). Ce dernier, en faillite, a annoncé son retrait fin juin.
La liquidation de Nummi, créée en 1984 et basé en Californie, marquerait la première fermeture d’usine jamais décidée par Toyota en 72 ans d’histoire. Cette usine fabrique quelque 300.000 véhicules par an, notamment le modèle compact Corolla et le 4×4 Tacoma. Elle emploie environ 5.500 personnes.
Toujours d’après le Nikkei, Toyota compte également suspendre deux lignes de production d’une capacité de 200.000 véhicules dans son usine du Derbyshire (Royaume-Unis), ainsi que d’autres lignes dans ses usines de la préfecture d’Aichi, son berceau historique dans le centre du Japon.
Ces lignes de production ne seront toutefois pas démantelées, afin de pouvoir les redémarrer rapidement au cas où le marché mondial se rétablirait de façon significative. Tout le personnel des lignes suspendues sera redéployé vers d’autres unités ou envoyé en stage de formation, selon le journal.
La télévision publique japonaise NHK a affirmé pour sa part que la réduction de capacité prévue équivaut à 700.000 véhicules par an.
Frappé par l’effondrement du marché américain, Toyota, devenu premier constructeur automobile mondial en 2008, a enregistré de lourdes pertes, les toutes premières de son histoire, lors de l’exercice 2008-2009 clos fin mars. Il prévoit de rester dans le rouge en 2009-2010, même si son déficit devrait finalement s’avérer moins grave que prévu initialement.
Nommé en janvier, le nouveau PDG du groupe, Akio Toyoda, petit-fils du fondateur de l’entreprise, a promis de remettre en question la stratégie d’expansion tous azimuts mise en oeuvre par Toyota au cours des dernières années, et de mener une politique de réduction drastique des coûts.
[Source : AFP->