{{Le numéro deux du régime nord-coréen a déclaré jeudi vouloir des relations « fructueuses » avec le nouveau gouvernement japonais, dans une interview à l’agence de presse nippone Kyodo.}}
Dans cette interview datée de Pyongyang, Kim Yong-nam, président du présidium de l’Assemblée populaire suprême de Corée du Nord, souligne que le régime communiste va suivre de près les premiers pas de l’administration de Yukio Hatoyama, qui sera élu le 16 septembre Premier ministre du Japon.
« {L’amélioration des relations entre la Corée (du Nord) et le Japon dépendra uniquement de l’attitude du gouvernement japonais} », prévient-il toutefois dans cette interview à Kyodo.
« {Si le Japon respecte la déclaration de Pyongyang, règle sérieusement le passé malheureux et résoud les (autres) problèmes en suspens, tout en instaurant des relations fructueuses aux deux parties dans les domaines politiques, économiques, culturels et autres, cela correspondrait non seulement au voeu des peuples des deux pays mais assurerait la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est} », a déclaré M. Kim.
La déclaration de Pyongyang a été signée en 2002 entre le leader nord-coréen Kim Jong-il et le Premier ministre japonais d’alors, Junichiro Koizumi. Les deux pays s’y sont engagés à oeuvrer pour une normalisation de leurs relations.
Les deux voisins sont ennemis et leurs relations particulièrement tendues ces derniers mois.
Tokyo reproche à Pyongyang de développer des armes nucléaires et d’avoir procédé au printemps à une série de tests de fusées, dont l’une, à longue portée, avait survolé l’archipel avant de s’abîmer dans l’Océan Pacifique.
Il accuse en outre le régime communiste de ne rien faire pour résoudre le problème des kidnappés, des Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 70 et 80 pour enseigner la langue japonaise aux espions de Pyonyang.
La Corée du Nord voit dans le Japon une puissance impérialiste et lui reproche de ne pas s’excuser clairement pour sa colonisation de la Corée dans la première moitié du XXe siècle.
Le Parti Démocrate du Japon (centre-gauche) vient de remporter les élections législatives dans l’archipel, mettant fin à 54 ans de pouvoir quasi-ininterrompu du Parti Libéral-Démocrate (droite) dans le pays.
Dans cette interview, Kim Yong-nam dément par ailleurs que le numéro un nord-coréen Kim Yong-il ait déjà choisi son troisième fils, Kim Jong-un, pour lui succéder.
« {Nous n’avons pas eu l’ombre d’une discussion à ce sujet dans notre pays} », a assuré Kim Yong-nam.
Il a ajouté que Kim Jong-il dirigeait le pays avec « {plein d’énergie} », démentant les informations sur la santé défaillante du chef du pays.
Apparemment victime d’une attaque cérébrale l’année dernière, Kim Jong-il est apparu frêle sur des photographies récentes, amenant des experts à penser que la Corée du Nord était engagée dans une phase de succession.
L’ancien président américain Bill Clinton qui l’a rencontré mi-août à Pyongyang l’a toutefois jugé « {étonnamment alerte} ».
[Source : AFP->