Ce mardi, une commission de la Chambre basse du Parlement japonais a voté en faveur d’un projet de loi visant à protéger les secrets d’États et à punir les auteurs de fuites.

La Chambre des représentants ou Chambre basse (© Kimtaro)
La Chambre des représentants ou Chambre basse (© Kimtaro)

Ce projet de loi très controversé a été approuvé mardi matin par la commission parlementaire ad hoc, ainsi que grâce au soutien du Parti Libéral Démocrate, du nouveau Kômeitô et de la formation d’opposition, Votre Parti. Il a ensuite été adopté au cours de la journée.

Afin de protéger les informations jugées sensibles et relatives à la sécurité nationale considérées comme étant confidentielles, ces informations seront qualifiées par la législation en tant que secrets d’État. Le projet prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison pour toute personne à l’origine de fuites sur ces informations classées « secrètes ».

Toutefois, le projet de loi est dénoncé par des médias, avocats, syndicalistes et autres personnes influentes, comme étant « antidémocratique » et « dangereux ». Jeudi dernier déjà, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tôkyô pour protester contre ce projet. La principale inquiétude étant que le gouvernement puisse arbitrairement appliquer la loi sur la protection des secrets d’État pour cacher des informations gênantes pour lui auprès du public.

Louanna – sources : NHK World, The Japan News, The Asahi Shimbun

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4 Commentaires

  1. Cela fait plaisir de voir qu’il y a des manifestations publiques contre ce projet. Mais je me pose deux questions :
    – les manifestants sont-ils nombreux (je veux dire suffisamment pour être pris au sérieux) ?
    – le gouvernement japonais a t-il déjà fait machine arrière sur un projet suite à des mouvements d’opinion ?

  2. « le gouvernement japonais a t-il déjà fait machine arrière sur un projet suite à des mouvements d’opinion ? »
    il ne me semble pas ou du moins pas en milieu de mandat et loin d’élections importantes.

    Plus l’information ( vraie ou fausse ) circule et plus tous les gouvernements on intérêts cacher ce qui pourrait leur nuire mais Il ne suffit plus de donner des faveurs à la presse institutionnelle qui vit en symbiose avec le pouvoir public, l’idée même d’un quatrième pouvoir indépendant est de nos jours dépassé par la puissance du clientélisme et des lobbies d’opinions qui eux-mêmes sont à la fois manipulateurs et manipulés à leur insu.

    Même dans un pays aussi contrôlé que la Chine, l’information arrive à passer.

  3. C’est trop tard.
    Les réponses à tes questions Telly sont: Non et non.
    Il reste l’adoption finale de la loi par la Chambre haute majoritairement du côté de Abe…

    (L’article concernant l’info n’est plus proposé sur le site de la NHK, et le lien de Japan News ne donne rien…)

  4. Il ne faut pas s’étonner non plus que les fonctionnaires et les élus veuillent se protéger de l’opinion publique qu’ils méprisent et qui peut porter atteinte à leurs prérogatives et à leurs privilèges.
    L’ennemi de l’individu c’est d’abord l’État et ses services qui sont les seuls dépositaires de la violence légale.

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