Ce 8 août, un message de l’Empereur Akihito, enregistré la veille dans son palais, a été diffusé par l’agence impériale. C’est seulement sa seconde intervention télévisée après les catastrophes de mars 2011.
L’Empereur a notamment fait part de son inquiétude concernant son âge et les moyens de faire ses « devoirs en tant que symbole de l’État ». Il a en effet expliqué qu’il pourrait devenir difficile à son âge, 82 ans, et à cause de sa faiblesse physique, de se consacrer pleinement à ses devoirs même en réduisant ceux-ci. « Je ne pense pas qu’il soit possible de continuer à réduire perpétuellement les obligations de l’Empereur ».
Son abdication avait été évoquée récemment mais rien d’officiel n’avait été confirmé. Et même si le souhait n’est pas énoncé clairement dans cette vidéo, le message et son envie sont clairs : Akihito souhaite abdiquer. La Constitution n’autorise cependant pas l’Empereur à abdiquer et ce dernier, n’ayant « pas de pouvoirs liés au gouvernement », ne peut pas s’exprimer sur le problème.
Malgré les différentes contraintes dues à sa position, Akihito a souhaité s’exprimer le plus sincèrement possible. « En tant qu’Empereur, je dois me retenir de toute remarque ou commentaire sur le système impérial existant et j’aimerais vous dire ce que je pense en tant qu’individu ». Il s’est notamment prononcé comme assez peu favorable à la mise en place d’un régent. Mais ce cas ne s’applique que si « l’Empereur ne peut pas remplir ses devoirs pour des raisons tels que son jeune âge ou d’une grave maladie. Et même dans ces conditions, l’Empereur reste l’Empereur jusqu’à la fin de sa vie ».
Akihito pense aussi que les problèmes de l’Empereur ont un impact sur la vie des gens. De plus, les rites funéraires sont complexes et s’étendent sur environ un an. « Ces événements se déroulent en même temps que ceux liés à la nouvelle ère » et cela fait peser un très lourd poids sur la famille, en particulier sur son fils le Prince Naruhito, et sur les personnes en charge de l’organisation.
L’empereur Akihito a clos son intervention par un « j’espère sincèrement votre compréhension » qui sonne comme un appel au gouvernement pour qu’il se penche sur la question de l’abdication comme il l’avait fait en 2005 et 2006 pour les problèmes de succession.