La société Japan Nuclear Fuel (JNFL) a annoncé mardi un énième report du démarrage de l’usine de retraitement de déchets nucléaires qu’elle a construite au Japon avec le groupe français Areva, pour valider les procédés finaux ultra-complexes.
La mise en service de l’usine, qui devait avoir lieu ce mois de novembre après une douzaine de reports successifs depuis le lancement des travaux, est désormais différée au mois de février 2009, a indiqué JNFL.
JNFL avait longtemps promis de faire démarrer son site mi-juillet 2007 après avoir effectué des campagnes de tests poussés, mais les dernières phases expérimentales, qui concernent la vitrification, sont particulièrement difficiles. De ce fait, les reports s’enchaînent depuis plus d’un an tous les deux ou trois mois.
JNFL estime qu’il lui faudra désormais un mois de plus pour fiabiliser ce processus, à ce jour inusité ailleurs, grâce à des vérifications complémentaires.
JNFL doit obtenir ensuite le feu vert des autorités pour démarrer son usine, des formalités qui prendront quelques semaines de plus, d’où le report de trois mois annoncé, a expliqué le directeur de JNFL lors d’une conférence de presse à Aomori (nord), selon les propos rapportés par un porte-parole.
Il n’est pas rare que les Japonais, pourtant très attachés au respect des dates, prennent un luxe de précautions sur des sujets sensibles pour éviter de susciter des craintes dans l’opinion publique, surtout lorsqu’il s’agit de questions atomiques, un domaine à manipuler avec des pincettes dans le seul pays à avoir subi un bombardement nucléaire.
Lorsqu’elle entrera en activité, cette usine permettra de créer, à partir de combustible radioactif usé, un mélange vitrifié d’oxydes de plutonium et d’uranium.
Areva et JNFL collaborent depuis plusieurs années. En association avec le conglomérat japonais d’industries lourdes Mitsubishi Heavy Industries (MHI), ils postulent ensemble à un appel d’offres pour la construction d’un autre vaste site de recyclage de combustible nucléaire aux Etats-Unis.
[AFP->