La méga-panne électrique. Le japon la redoute. Pourtant la pénurie pourrait être imminente et les autorités nipponnes multiplient les mesures d’urgence. En cause, la canicule qui frappe le pays et l’arrêt de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa endommagée par un séisme le mois dernier, qui a provoqué un incendie et de légères fuites radioactives.
Des entreprises industrielles ont donc été invitées contractuellement par Tokyo Electric Power (Tepco), la première compagnie d’électricité privée du monde, à réduire leur consommation aux heures les plus chaudes de la journée. Tepco utilise pour se faire une clause spéciale de ses contrats qui lui permet d’ordonner à ses 1 250 plus gros clients industriels de réduire temporairement leur consommation électrique. Ces restrictions devraient permettre d’économiser entre 150 et 200 mégawatts.
Tepco a également remis en service une ancienne centrale hydraulique inutilisée de 900 mégawatts à Shiobara, au nord de la mégalopole de Tokyo et ses 20 millions d’habitants. Alors que la centrale de Kashiwazaki-Kariwa ne devrait pas recommencer à fonctionner avant des mois.
La compagnie a ainsi porté ses capacités de production à 63 700 mégawatts par jour, ce qui devait en principe lui permettre de satisfaire la demande. C’est la première fois depuis 1990 que des mesures de ce type sont prises. A cela s’ajoute une demande d’électricité inhabituellement forte en raison de chaleurs extrêmes, qui poussent entreprises et particuliers à faire tourner à fond les climatiseurs. Depuis le début de l’été, la canicule a fait une soixantaine de morts. Le mercure a atteint la semaine dernière le niveau record de 40,9 degrés Celsius dans certaines régions du Japon. Tepco a averti qu’elle ne pouvait plus assurer un approvisionnement normal quand les températures dépassent les 35 degrés pendant une période prolongée. La compagnie a inondé les boîtes aux lettres de Tokyo de prospectus et diffuse sans relâche des spots publicitaires à la télévision pour supplier les particuliers d’utiliser l’air conditionné avec parcimonie.
Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP