Dans les temps difficiles, au Japon, on fait appel aux gens d’expérience. Secrétaire général du Parti libéral-démocrate, le LDP, le nouveau ministre des Finances dans le cabinet de Yasuo Fukuda est un vieux routier. Précédemment en charge de l’Education, de la Culture et des Sports, après être passé par le Travail, ce fils d’un négociant dans le textile, né il y a soixante-dix ans à Kyoto où il a fait des études d’économie et bâti sa carrière politique, a été souvent présenté comme un rival potentiel de l’actuel Premier ministre. Dans le but de faire taire ce genre de supputations, il s’était risqué un jour à une drôle de comparaison, expliquant que le gouvernement était comme un grand restaurant dont le Premier ministre est le propriétaire, alors que le leader du parti au pouvoir se contente d’apporter aux clients-électeurs à la sortie de la cuisine le plat sur lequel sont disposés les succulents mets composés par l’exécutif. Goût de la métaphore qui a poussé à la faute ce tennisman accompli, rappelé à l’ordre par Amnesty International pour avoir affirmé que les droits de l’homme, « comme le beurre », devaient être consommés avec modération, sous peine d’entraîner « un désordre métabolique dans la société ». Parlant l’anglais couramment, ce joueur de go avait sans doute oublié que la traduction de son prénom veut pourtant dire « civilisation » (lire page 6).
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