La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a dénoncé mercredi à Lyon au retour d’une mission sur place les carences graves des autorités japonaises dans la gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima .

Comment la gestion peut-elle être aussi déplorable, 25 ans après Tchernobyl ?, s’est interrogé lors d’une conférence de presse Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et membre de la Commission, qui a mené une campagne de mesures et de prélèvements au Japon courant mai.

D’après lui, la population n’a pas été évacuée sur un périmètre suffisant, il n’a pas été distribué de pastilles d’iode rapidement alors qu’il faut les ingérer trois heures avant l’exposition et aucun plan de distribution n’existe à ce jour en cas de nouveaux rejets massifs, enfin, on laisse les habitants consommer des aliments contaminés, a-t-il assuré.

Bien au-delà de la zone interdite de 20 km autour de la centrale, il y a des doses de radioactivité qui induisent des risques de cancer inacceptable, a-t-il poursuivi, et on tolère sur place un taux de risque de cancer 20 fois supérieur à celui communément admis.

On constate sur le terrain que les autorités comme les industriels sont dépassés, a renchéri le scientifique. Selon lui, il faudrait évacuer ou décontaminer les terrains sur un périmètre de plusieurs dizaines de km autour de la centrale.

Roland Desbordes, président de l’organisation, s’inquiète lui qu’on relève les taux des radiations admissibles après chaque accident: Pour des raisons économiques, on fait au Japon ce qu’on a fait à Tchernobyl, on n’évacue pas des populations qui vivent dans des zones très contaminées car leur indemnisation coûterait trop cher.

LYON – (©AFP / 29 juin 2011 18h55) – Article original sur romandie.com

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