Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, et le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Masaaki Shirakawa, pourraient se rencontrer la semaine prochaine pour débattre de la hausse du yen et des moyens de la freiner, même si ces moyens restent limités.
Les autorités nippones ont multiplié ces derniers jours les déclarations visant à faire cesser l’appréciation du yen, notamment face au dollar américain contre lequel il a atteint son plus haut niveau depuis 15 ans.
Le gouvernement et la BoJ s’efforcent désormais de coordonner leur action pour organiser une réunion entre Naoto Kan et Masaaki Shirakawa qui devrait avoir lieu dans la deuxième partie de la semaine prochaine, a-t-on appris de sources gouvernementales.
Cette réunion devrait être consacrée à la hausse du yen, dont Tokyo craint qu’elle vienne compromettre une reprise économique fragile et accentuer la déflation.
Pour les professionnels des marchés, le yen devrait de toute façon poursuivre son mouvement haussier à long terme car il est peu probable que les pays du G7 parviennent à un accord permettant une intervention coordonnée sur les marchés.
« {On a vraiment du mal à trouver une bonne raison qui justifierait que les autres pays interviennent simplement pour aider le Japon alors que les autres monnaies baissent en raison de la faiblesse des perspectives économiques »}, explique Tsutomu Soma, d’Okasan Securities.
Le dollar se redressait légèrement vendredi, juste au-dessus de 86 yens JPY=, soit plus d’un yen au-dessus du plus bas de 15 ans touché à 84,72 mercredi, les marchés s’attendant à voir se poursuive les interventions verbales destinées à freiner la hausse de la monnaie japonaise.
« {C’est l’occasion de couvrir certaines positions à découvert (sur le dollar) mais les cambistes devraient continuer d’anticiper un enfoncement des 80 yens »}, a ajouté Tsutomu Soma.
Jeudi, plusieurs responsables japonais avaient souligné les risques liés à la hausse du yen et mis en avant la surveillance étroite entourant les marchés des changes, tandis que la BoJ demandait à des banques de vérifier l’évolution des taux de change, une démarche inhabituelle.
Le yen s’est apprécié de plus de 10% face au dollar depuis début mai, se rapprochant de son plus haut historique de 79,75 pour un dollar, qui remonte à 1995.
Les autorités japonaises ne sont plus intervenues sur les marchés de changes depuis mars 2004.
Si les cambistes jugent qu’une intervention directe, en solo ou avec d’autres grands pays, aurait du mal à inverser la tendance, la banque centrale dispose d’autres options, comme l’augmentation de ses injections de liquidités dans le système bancaire ou le rachat d’emprunts d’Etat.
[Source : Reuters->http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE67C02920100813?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0]