TOKYO (AFP) — Cinq candidats, un record, se sont officiellement lancés mercredi dans la course au poste de Premier ministre du Japon, le favori Taro Aso se vantant d’être le plus capable de battre l’opposition aux prochaines législatives prévues au plus tard dans un an.
Ces candidats postulent à la présidence du Parti libéral-démocrate (PLD), la grande formation de droite au pouvoir depuis plus de cinq décennies. Le vainqueur, qui sera désigné le 22 septembre par les cadres du parti, sera assuré d’être ensuite investi Premier ministre par la Chambre des députés où le PLD est majoritaire.
Le nombre de candidats a été finalement réduit à cinq après le désistement de deux postulants, mais il reste le plus élevé dans l’histoire du PLD.
Ce processus a été lancé après la démission surprise, le 1er septembre, de l’impopulaire Premier ministre Yasuo Fukuda, après moins d’un an de pouvoir marqué par l’obstruction permanente de l’opposition qui contrôle le Sénat.
Le favori, Taro Aso, est un ancien ministre des Affaires étrangères de 67 ans et un nationaliste connu pour ses positions de « facon » en matière de sécurité et de politique étrangère. Il est également réputé peu favorable aux réformes économiques libérales et aux politiques de rigueur.
« Des élections générales étant attendues d’ici un an, la question cruciale est de savoir qui affrontera l’opposition », a déclaré M. Aso lors d’une réunion destinée à lancer officiellement la course à la présidence du PLD. « Nous devrons convaincre les électeurs dans tout le pays que le Japon dispose de forces sous-jacentes. Je réitère ma détermination à le diriger », a poursuivi le candidat devant ses supporteurs enthousiastes.
L’un de ces partisans, l’ancien ministre de la Justice Kunio Hatoyama, a affirmé que M. Aso, qui est un amateur de culture pop à la langue bien pendue, serait « le Premier ministre le plus amusant de l’histoire » et que cela plairait aux électeurs. « Nous sommes ici réunis pour dire adieu à un Japon morose et mou », s’est-il réjoui. Les prochaines élections législatives sont normalement prévues en septembre 2009, mais de nombreux responsables du PLD jugent plus prudent d’avancer ce scrutin pour profiter de l’état de grâce dont le prochain Premier ministre devrait bénéficier dans l’opinion publique au début de son mandat.
L’opposition de centre-gauche, qui a conquis le Sénat en juillet 2007, espère au contraire que ces élections la porteront enfin au pouvoir après 53 ans de règne absolu du PLD, à l’exception d’un intervalle de dix mois dans les années 1990.
Les quatre adversaires de M. Aso à la présidence du PLD sont l’ancienne ministre de la Défense Yuriko Koike, l’ancien ministre de la Politique économique et budgétaire Kaoru Yosano, l’ancien ministre de la Défense Shigeru Ishiba et le parlementaire et fils du gouverneur de Tokyo Nobuteru Ishihara.
« Je suis la preuve vivante que le PLD est en train de changer », a lancé Mme Koike, première femme de l’histoire du Japon à se porter candidate au poste de Premier ministre, devant une douzaine de partisans.
Kaoru Yosano, un vétéran de la politique de 70 ans, s’est fixé pour objectif de rétablir la discipline budgétaire au Japon. M. Ishiba, pour sa part, a dit vouloir mettre l’accent sur la lutte contre le terrorisme. Quant à M. Ishihara, il a dit représenter une nouvelle génération au sein du PLD. M. Aso espère que les parlementaires et responsables locaux du parti lui accorderont la victoire dès le premier tour de scrutin le 22 septembre, empêchant ainsi ses adversaires de s’unir autour d’un candidat alternatif.