Ce vendredi 4 octobre, Makiyo Hori, professeur en science politique à l’Université de Waseda, interviendra dans une conférence intitulée : “Généalogie de la démocratie au Japon : Oe Kenzaburo, Itami, Watanabe et la « prise de conscience » de l’histoire” à la Fondation Maison des sciences de l’homme à Paris.
Alors que nos politiciens se réjouissent du choix de Tokyo pour les Jeux olympiques 2020, de graves problèmes s’accumulent, concernant notamment la prise de conscience de l’histoire de la dernière Guerre, et la « reconstruction » de la région de Fukushima. Les points de vue de démocrates japonais comme Itami Mansaku, Watanabe Kazuo et Ôe Kenzaburô permettent d’amorcer une réflexion sur cette «prise de conscience de l’histoire ». Actuellement, la question des « femmes de réconfort » (jûgun-ianfu) soulève de nombreux débats, tant en Corée que dans les pays occidentaux, ce qui montre l’insuffisance de réflexion au Japon sur son expansion coloniale, ses responsabilités dans la guerre, et le problème des indemnisations. La population japonaise n’appréhende cette période que de façon lacunaire, ce qui entraîne des protestations de la part des Coréens et des Chinois, qui exigent reconnaissance des responsabilités et de la dette morale et économique que les Japonais doivent assumer. Comment pouvons-nous recevoir, voire dépasser, les leçons de l’Histoire ? Je propose d’y réfléchir, en m’appuyant sur « Premiers essais pour une démocratie au Japon » (Genten de yomu nihon no democrashî ronshû, paru en 2013 à Tokyo), consacré à 125 ans de progrès de la pensée démocratique au Japon. J’évoquerai ici les auteurs qui ont contribué à la démocratisation du Japon par une critique du militarisme et de la mentalité d’obéissance et par le rappel de la responsabilité du pays dans la guerre, en vue de comprendre les efforts accomplis vers la démocratisation après-guerre. Sans volonté de démocratisation, il semble que le pays ne peut parvenir à une vraie réflexion sur lui-même. En prenant la mesure de cette volonté de démocratisation, nous pourrions avancer dans le sens d’une « prise de conscience de l’histoire ».
En savoir plus
- Fondation Maison des sciences de l’homme
- 190 avenue de France Paris 13e Salle 640
- Conférence en japonais, avec traduction consécutive en français
- Entrée libre dans la mesure des places disponibles
- Organisation et contact : 01 49 54 20 26 ou [email protected]