Les dépressions et suicides ont coûté 25 milliards d’euros l’an passé à l’économie japonaise, selon une étude gouvernementale inédite publiée mardi.
Les manques à gagner dus aux personnes qui ont mis fin à leur jour et aux arrêts de travail des dépressifs, ajoutés au prix des diverses allocations et coûts médicaux pour soigner les personnes souffrantes, ont totalisé 2.680 milliards de yens en 2009 (25 milliards d’euros), a annoncé le gouvernement.
Sur cette somme, précise l’étude, 1.900 milliards de yens (17,7 milliards
uros) sont des salaires et revenus qui n’ont pu être versés en raison du suicide de leurs bénéficiaires, et n’ont pu être réinjectés dans l’économie.
Le taux de suicide au Japon dépasse 25 pour 100.000 habitants, soit presque le double de la moyenne mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le pays connaît une nette poussée suicidaire depuis le milieu des années 90.
Le Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan a jugé que ce taux élevé prouvait le mal être du pays. « Il y a de nombreuses causes au suicides. S’y attaquer pourrait aider à construire une société avec moins de souffrance », a-t-il déclaré mardi.
Parmi les causes du phénomène, les spécialistes évoquent les conséquences des difficultés économiques connues depuis les années 90, la fin du modèle social japonais protecteur et l’effritement des liens familiaux. Le tout sur un fond de culture bouddhiste où le suicide n’est pas stigmatisé.
Source: [AFP->