L’excédent commercial du Japon a augmenté d’un tiers en décembre et a plus que doublé sur l’ensemble de l’année 2010 grâce à des exportations dynamiques, a annoncé jeudi le ministère des Finances, laissant espérer une accélération de la croissance.
En décembre et sur un an, l’excédent commercial s’est élevé de 34%, à 728 milliards de yens (6,6 milliards d’euros).
Il a profité d’exportations en progression de 13%, à 6113 milliards de yens, une hausse plus élevée qu’aux mois d’octobre et novembre, bien que nettement moins forte qu’en début d’année 2010, lorsque les commandes de l’étranger ont aidé le Japon à sortir de la récession de 2008-2009.
Les ventes de machines, particulièrement pour la sidérurgie, ont augmenté de près de moitié vers la Chine, le premier partenaire commercial du Japon, pays vers lequel les exportations nippones ont augmenté au total de 20%.
Les Etats-Unis et l’Union européenne, respectivement deuxième et troisième clients de l’archipel, ont aussi commandé en nombre plus élevé des machines japonaises, notamment dans le domaine de la construction, ainsi que des voitures nippones.
« Cette augmentation des exportations en décembre est importante pour l’économie japonaise », a estimé Taro Saito, analyste à l’Institut de recherche NLI, rappelant que la hausse des exportations avait été ralentie dans le courant de 2010, en raison d’hésitations de la croissance mondiale et la flambée du yen.
« Le yen reste à un niveau élevé, mais il s’est stabilisé. C’est un bon signe pour la reprise, tout comme la croissance des pays asiatiques et le redémarrage aux Etats-Unis », a-t-il analysé.
La vigueur de la devise nationale nippone, qui a flambé à l’été 2010, tend à renchérir les prix des produits japonais exportés et à amoindrir leur compétitivité face aux marchandises de pays concurrents bénéficiant d’une monnaie moins chère. Le volume des exportations peut dès lors s’en ressentir.
Les importations ont augmenté pour leur part de 10,6%, à 5385 milliards de yens.
De Chine, où ses achats ont augmenté de près de 15%, le Japon a importé davantage de produits chimiques, d’appareils audiovisuels – souvent assemblés en Chine par des fabricants japonais avant d’être vendus dans l’archipel – et de téléphones.
Les importations japonaises ont en revanche légèrement diminué en provenance des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Sur l’ensemble de l’année 2010, l’excédent commercial de l’archipel a bondi de 153%, atteignant 6770 milliards de yens (61,5 milliards d’euros, au taux de change actuel).
Ses exportations ont notamment augmenté de près d’un quart, s’établissant à 67’406 milliards de yens. Elles n’avaient pas progressé depuis 2007, c’est-à-dire avant la crise économique mondiale qui a sévèrement frappé le Japon.
Les expéditions de marchandises ont grimpé de près de 28% vers la Chine, atteignant leur plus haut niveau historique, grâce de fortes ventes de machineries pour la production d’énergie et la construction et, dans une moindre mesure, de semi-conducteurs et de voitures.
Les automobiles se sont aussi bien vendues vers les Etats-Unis (25% de plus).
Les importations ont progressé pour leur part de près de 18% à 60’636 milliards de yens, notamment en provenance des pays émergents.
« L’excédent commercial a beaucoup augmenté en 2010, en partie car l’année précédente était particulièrement mauvaise, l’économie ayant fléchi après la faillite de Lehman Brothers (15 septembre 2008) », a nuancé M. Saito.
Si le nouveau départ des exportations se confirmait cependant, la croissance du pays pourrait toutefois s’accélérer dans la première moitié de 2011, a-t-il ajouté.
[© 2011- AFP – Romandie.com->http://www.romandie.com/infos/news/201101270630191AWP.asp]