Un Savoyard de 27 ans, Florian Bailly, vient de rejoindre Tokyo au terme de 10.000 kilomètres parcourus sur un vélo électrique à énergie solaire depuis la France, une prouesse technologique et sportive qui pourrait inspirer un nouveau mode de voyage écologique.

Après un an et demi de préparation financière, technique et athlétique, Florian Bailly avait quitté la Savoie le 5 juin pour prendre « la route du Soleil levant », a-t-il raconté après son arrivée le 7 octobre dans la capitale japonaise.

Sa monture: une bicyclette prototype développée avec l’Institut national de l’énergie solaire (INES), équipée de panneaux transmettant l’énergie à deux batteries lithium fer phosphate fixées à l’avant et à l’arrière. L’électricité emmagasinée alimente un petit moteur fixé sur le pédalier, accélérant la vitesse du coureur solitaire.

« Il y a quatre ans, j’avais parcouru 6.000 km entre France et Chine à vélo classique. J’ai eu envie d’utiliser un moyen de transport intermédiaire entre la bicyclette et le scooter », explique l’aventurier.

L’aide du moteur lui permet de rouler en moyenne 115 km par jour, au lieu de 80 à 90 km à la seule force des jambes.

Il traverse les plaines du Pô italiennes et les contrées de Slovénie, Croatie, Serbie, Roumanie, Ukraine et Russie, des routes planes où le soutien électrique lui permet d’avancer à 30 km/h (10 à 15 km/h en montée).

Roulant cinq bonnes heures par jour, le jeune homme déplie ses panneaux solaires lors des pauses pour accélérer le stockage d’énergie. En cas de journée sombre, il branche ses batteries sur secteur pendant la nuit, un dispositif de secours.

Les difficultés commencent en arrivant au Kazakhstan après un mois et demi de périple: « Les routes n’étaient plus asphaltées, ça a secoué pendant 600 km et j’ai cassé mon pédalier », se souvient-il.
Contraint de prendre le train, il répare, prend du repos pour soigner un dos douloureux et redémarre.

Il passe au Kirghizstan et y gravit trois cols de 2.500 à 3.000 mètres d’altitude, un test pour son vélo solaire, dont l’électricité est consommée plus vite dans les ascensions. Une fois ses batteries à plat, Florian Bailly doit tirer à la seule force des jambes les 60 kg de son équipement, mais franchit l’obstacle.
Pendant sa traversée d’Asie centrale, il sympathise avec des villageois des steppes et des montagnards.

« Mon vélo me servait de +passeport+: les douaniers me laissaient passer plus facilement, les gens venaient vite à mon contact, curieux. Mon vélo leur inspirait une forme de respect, ils ne le touchaient jamais ».

Il arrive en Chine, où une autre épreuve l’attend: le désert du Taklamakan et ses chaleurs torrides. Au total, Florian Bailly parcourt 4.000 km dans l’Empire du milieu avant d’atteindre Shanghaï, où il est reçu à l’Exposition universelle.
« Partout, les Chinois ont compris tout de suite le principe de ma machine. Le déplacement à vélo électrique y est courant, ils ont un pas d’avance sur le reste du monde ».

Il embarque sur un bateau pour Osaka (centre-ouest du Japon) et rejoint Tokyo où, comme ailleurs, les autochtones l’interrogent et l’applaudissent sur son exploit.

« J’ai mis quatre mois pour tout boucler, il m’en aurait fallu six sur un vélo normal », estime Florian Bailly qui espère faire des émules. « Dans quelques années, on devrait pouvoir fabriquer des panneaux solaires de voyage et des batteries plus légères. Cela permettrait à beaucoup de voyager +écologique+ ».
En attendant, le jeune homme a un autre projet: « Pourquoi pas un rallye à vélo solaire électrique France-Japon, sur le modèle des courses de bateau ? ».

Source :[AFP->

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