La police japonaise a ouvert une enquête à propos de la diffusion sur internet de documents sur la lutte antiterroriste, émanant apparemment de ses services, a annoncé jeudi le gouvernement, à quelques jours d’un sommet des chefs d’Etat d’Asie-Pacifique près de Tokyo.

Une centaine de documents classés ultra-secrets, datant de 2004 à 2010 et révélant l’identité de personnes coopérant avec la police ou d’étrangers soupçonnés de terrorisme au Japon, se sont retrouvés sur la toile via un programme de partage de fichiers, a rapporté la presse nippone.

La police n’a pour l’instant ni démenti, ni confirmé l’authenticité de ces informations, dont certaines proviendraient du FBI américain.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Yoshito Sengoku, a tenu à minimiser la portée de cette fuite: « Je pense que cela n’affectera pas la sécurité entourant le sommet de l’APEC » (Forum économique de l’Asie-Pacifique) qui doit se tenir la semaine prochaine à Yokohama, au sud de Tokyo.

Une vingtaine de chefs d’Etat, dont le président américain Barack Obama et le président russe Dmitri Medvedev, sont attendus à cette occasion.

« Il s’agit d’une affaire sur laquelle la Police Nationale enquête avec la plus grande énergie », a dit M. Sengoku.

Selon les médias, les documents concernés donnent des informations sur les suspects de terrorisme ou de crimes au Japon et sur les informateurs de la police japonaise. Ils révèlent également les détails d’une enquête concernant des islamistes vivant dans l’archipel.

Les enquêteurs et des experts d’internet, cités par le quotidien Asahi, pensent que la fuite n’est pas accidentelle. Ils soupçonnent que quelqu’un a copié ces documents, les a convertis en format « pdf » afin qu’ils soient lisibles par le plus grand nombre, avant de les diffuser sur internet.

« Si ces documents se révèlent authentiques, l’impact sera incommensurable », a estimé le journal en anglais Daily Yomiuri, en évoquant les risques encourus par les informateurs. « En outre, les agences de renseignement étrangères pourraient à l’avenir hésiter à fournir au Japon des informations sur les réseaux terroristes. »

Source:[© 2010 AFP.->

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