Tokyo a conservé mercredi sa place de capitale mondiale des restaurants trois étoiles, avec 14 récompenses suprêmes décernées par le guide Michelin 2011, soit trois de plus que l’an dernier, contre dix à Paris.
Cette performance permet au Japon d’égaler pour la première fois la France, patrie des meilleurs restaurants du monde, avec au total 26 trois étoiles, si l’on y ajoute les douze établissements distingués le mois dernier dans le guide sur Kyoto, Osaka et Kobe, trois grandes villes du Kansai (ouest).
« Avec ces 14 restaurants trois étoiles, Tokyo est la ville qui compte le plus de trois étoiles dans le monde », a annoncé Jean-Luc Naret, directeur des Guides Michelin, lors d’une conférence de presse dans le grand port de Yokohama. A propos de la comparaison du nombre de trois étoiles au Japon et en France, il a souligné qu’il fallait « ramener les choses à leur proportion ».
« Si on totalise les villes du Kansai et Tokyo, ça veut dire aujourd’hui deux fois le nombre total de restaurants qu’il y a en France, a-t-il précisé. Il y a 160.000 restaurants rien qu’à Tokyo, il y en a 15.000 à Paris et 200.000 en France. En fin de compte, il devrait y avoir beaucoup plus de trois étoiles. »
Au total, 266 établissements ont été récompensés: 14 trois étoiles (Tokyo), 54 deux étoiles (52 à Tokyo et 2 à Yokohama) et 198 une étoile (174 à Tokyo, 14 à Yokohama et 10 à Kamakura).
Parmi ces restaurants étoilés, 95, soit plus d’un tiers de la sélection, proposent un dîner et/ou un déjeuner pour 5.000 yens (45 euros) maximum, signalés par un nouveau pictogramme représentant des piécettes.
Accusé dans certains médias de distribuer généreusement des étoiles au Japon pour faire vendre des pneus Michelin, M. Naret a jugé cet argument « absolument ridicule ». « Le guide Michelin ne fait pas vendre plus de pneumatiques. Cela donne une notoriété à la marque, ça c’est clair. Mais ce n’est pas en donnant des étoiles qu’on vend plus de guides ou plus de pneus », a-t-il dit. « C’est un peu péjoratif d’avoir ce genre de commentaire vis-à-vis des restaurants japonais. Les étoiles, ils ne les ont pas volées. »
Quatre restaurants de cuisine japonaise accèdent cette année au club prestigieux des trois étoiles: Araki, nouveau venu, Hamadaya, qui retrouve son troisième macaron perdu l’an dernier, et 7chome Kyoboshi et Usukifugu Yamadaya, qui passent de deux à trois étoiles.
A noter la disparition du restaurant français L’Osier dont le chef Bruno Ménard avait obtenu ses trois macarons dès le premier guide en novembre 2007. L’immeuble qui l’abrite dans le quartier huppé de Ginza doit en effet être démoli au printemps prochain.
Il ne reste donc plus que deux établissements triplement étoilés qui proposent de la cuisine française: Quintessence (Shuzo Kishida, ancien de L’Astrance à Paris) et Joël Robuchon, le célèbre chef français surnommé « le cuisinier du siècle ». Robuchon reste toujours le plus titré de Tokyo avec au total sept étoiles, si l’on ajoute les deux macarons décernés à La Table et à L’Atelier.
Le premier guide Tokyo 2008 s’était vendu à 300.000 exemplaires en l’espace de cinq semaines. L’édition 2009 a fait elle un chiffre de ventes de 180.000 guides.
« Nous continuons à vendre aujourd’hui 100.000 guides en japonais sur Tokyo et 100.000 guides sur le Kansai, ce qui le place rapidement après la France dans la série des très bons best-sellers », a déclaré M. Naret.
[Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés->