La Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi sur une hausse record de 14,15%, les investisseurs saluant l’unité des grandes puissances pour lutter contre la crise financière et un train de mesures du gouvernement japonais pour enrayer la panique sur les marchés.

Rebondissant après la semaine la plus désastreuse de son histoire, au cours de laquelle il avait plongé de 24,33%, l’indice Nikkei a pulvérisé à la clôture son précédent record de hausse (+13,24%) qui datait d’octobre 1990.

Les valeurs bancaires, massacrées la semaine dernière, et celles des grands exportateurs japonais pénalisés par l’appréciation du yen ont regagné une partie du terrain perdu. Le sidérurgiste Nippon Steel a ainsi flambé de 24,15%, Toyota de 15,53% et la méga-banque Mitsubishi UFJ Financial Group de 14,08%.

Selon Kazuhiro Takahashi, courtier chez Daiwa Securities SMBC, c’est surtout la perspective d’une recapitalisation par l’Etat d’un grand nombre de banques aux Etats-Unis et en Europe qui a redonné le moral aux investisseurs.

« Les marchés disaient et répétaient qu’il était nécessaire d’injecter des fonds publics dans les institutions financières en détresse, et c’est ce que les gouvernements ont décidé de faire », s’est-il félicité.

Il a toutefois averti que le retour en forme du marché tokyoïte reste précaire, et que de nouvelles baisses pourraient se produire si les indicateurs économiques s’avèrent mauvais dans les semaines qui viennent.

« Même si le moral est de retour pour le moment, il pourrait à nouveau s’assombrir en raison de craintes pour l’économie », a prévenu M. Takahashi.

Le gouvernement japonais a annoncé une série de mesures destinées à soutenir les marchés financiers. Il a notamment aboli, avec effet immédiat, les règles qui empêchaient les entreprises de racheter plus de 25% de leurs propres actions

sur une période inférieure à quatre semaines, et de procéder à ces rachats d’actions dans les 30 dernières minutes de la séance boursière.

Le gouvernement a également gelé la vente des participations qu’il possède dans des entreprises et a demandé à la Banque du Japon (BoJ) de faire de même.

L’Etat et la banque centrale avaient injecté environ 3.600 milliards de yens (26 milliards d’euros) de capitaux frais dans les banques japonaises entre 2002 et 2006, pour les renflouer alors qu’elles croulaient sous les créances irrecouvrables.

Plusieurs banques n’ont pas encore fini de rembourser ces fonds et restent donc partiellement détenues par l’Etat.

« Des spéculations ont émergé selon lesquelles la BoJ vendrait une partie de ces participations. Même après les récentes performances décevantes du Nikkei, la BoJ reste assise sur d’énormes gains non réalisés, ayant acheté ces actions à des prix extrêmement bas », ont expliqué les analystes de la Société Générale.

Le gouvernement envisage également d’étendre son soutien au secteur de l’assurance-vie, afin de protéger les intérêts des assurés après l’expiration, en mars 2009, d’un filet de sécurité instauré en 1998. Vendredi, l’assureur de taille moyenne Yamato Life s’était déclaré en faillite, devenant la première victime de la crise mondiale dans le secteur financier au Japon.

Enfin, le ministre des Finances, Shoichi Nakagawa, a indiqué qu’il envisageait des injections de capitaux dans les banques régionales japonaises si cette mesure s’avère nécessaire, afin de les aider à accorder des prêts aux petites et moyennes entreprises.

AFP

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