Le général Tojo, Premier ministre japonais pendant la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale, voulait poursuivre le combat malgré les bombardements atomiques, considérant la capitulation comme un déshonneur, selon des extraits de ses carnets de notes publiés mardi.
Hideki Tojo avait ordonné en 1941 l’attaque de Pearl Harbor qui devait précipiter les Etats-Unis dans la guerre, mais avait été contraint de quitter son poste de Premier ministre en 1944 au moment où le conflit prenait un tour nouveau.
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Arrêté après la reddition, il avait été reconnu coupable de crimes de guerre par le tribunal allié et pendu en décembre 1948.
A l’approche de l’anniversaire de la capitulation japonaise, le 15 août, le journal Nikkei a annoncé avoir découvert les textes écrits par Tojo au cours des derniers jours du conflit.
« Sans avoir pleinement mis en oeuvre tout ce dont elle est capable, même au moment ultime, la nation impériale rend les armes devant la propagande ennemie », s’indignait Tojo, cité par le Nikkei.
« Je n’aurais jamais imaginé une telle léthargie de la part des dirigeants de la nation ou du peuple », ajoutait-t-il dans ses écrits, après les deux bombes atomiques larguées par les Américains sur Hiroshima le 6 août 1945 et Nagasaki, trois jours plus tard, faisant plus de 210.000 morts.
Tojo expliquait dans ses carnets que le Japon avait capitulé par peur d’autres bombardements atomiques et d’une percée de l’Union Soviétique sur le front Pacifique.
Et il avait averti que le Japon « apparaîtrait comme un parfait perdant, en acceptant une capitulation sans conditions, même s’il formulait quelques exigences ».
« L’objectif de la Guerre de la Grande Asie orientale est d’assurer la stabilité de la région pour garantir la survie et la défense de la nation », écrivait-il encore. « Le sacrifice de tant de personnes pendant la guerre sera vain si cet objectif n’est pas atteint ».
Tojo ajoutait qu’il avait gardé publiquement le silence afin de ne pas perturber la « déclaration sacrée » de l’Empereur Hirohito, qui prit la parole pour la première fois en public le 15 août 1945 pour annoncer la capitulation du Japon.
Tojo avait par la suite tenté de se suicider avant d’être arrêté par les forces américaines.
Il reste un personnage très controversé au Japon. Sa petite-fille, Yuko Tojo, s’est présentée aux élections législatives, sans succès, afin de réhabiliter à la fois le nom de l’ancien Premier ministre et le passé militariste du Japon.
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