es ministres israélien, jordanien et palestinien ont donné leur accord mercredi à Tokyo pour la réalisation l’an prochain d’un projet de développement économique japonais en Cisjordanie destiné à fournir des emplois aux Palestiniens.
Une étude de faisabilité doit être terminée d’ici novembre et déboucher sur la construction d’un complexe agro-industriel près de Jéricho, qui exportera des fruits et des légumes, via la Jordanie, vers le Golfe.
« Les quatre parties réaffirment leur ferme engagement dans cette initiative, qui contribuera à la création d’un futur Etat palestinien viable, vivant en coexistence aux côtés d’Israël », a indiqué un communiqué conjoint rendu public après la rencontre.
Reconnaissant qu’il y avait « un besoin urgent » d’améliorer la vie des Palestiniens, les quatre parties soulignent que le projet va créer des emplois et « établir des relations de confiance entre toutes les parties ».
Le complexe, conçu par le Japon en 2006, pourrait offrir à terme 6.000 emplois aux Palestiniens.
Mais les experts relèvent que sa réalisation ne sera pas simple, car Israël contrôle la sécurité et les ressources en eau de la région, et poursuit la construction de colonies de peuplement.
Lors d’un entretien en tête à tête avec le ministre israélien de la Protection de l’environnement, Gideon Ezra, le ministre japonais des Affaires étrangères Masahiko Komura a demandé expressément à Israël de geler les colonies.
Il a appelé à des progrès sur la « feuille de route » devant mener à la création de deux Etats pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, dressée lors du sommet d’Annapolis, près de Washington, en novembre 2007.
« Il est également important d’alléger les conditions pénibles des Palestiniens vivant à Gaza », a dit M. Komura.
M. Ezra a répondu que son pays allait « continuer à appliquer la feuille de route et poursuivre les négociations avec la partie palestinienne ».
Le ministre palestinien du Plan, Samir Abdallah, a déclaré à M. Komura que la coopération des Israéliens était « essentielle » pour la bonne marche du projet, en soulignant les centaines de points de contrôle de l’armée israélienne qui pourraient entraver les exportations de fruits et légumes.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Salah Bashir, a déclaré aux journalistes que le projet japonais démontrait « la relation qui existe entre la prospérité et une paix durable pour toute notre région ».
« Le conflit israélo-palestinien est la question cruciale au Proche-Orient. Si nous le réglons, nous serons en meilleure position pour nous attaquer aux autres défis politiques, mais aussi aux défis économiques », a estimé M. Bashir.
Le Japon, qui cherche à jouer un plus grand rôle au Proche-Orient et sur la scène internationale, souhaitait organiser des discussions quadripartites avant le sommet des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie), du 7 au 9 juillet à Toyako (nord), où la question du Proche-Orient sera abordée.
Mais le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, ont renoncé à faire le voyage, en raison de la situation dans la région.
Source : www.lemonde.fr