Le ton était donné dès le départ: à l’aéroport Haneda de Tokyo, nous avons embarqué dans un Boeing 747 de la compagnie ANA, entièrement décoré aux couleurs de Pokémon. Il était clair que nous allions vers une destination-vacances.
Okinawa est un archipel situé à 600 kilomètres au sud-est du Japon, qui fait partie du pays depuis le XVIIe siècle. Il a été le théâtre d’âpres affrontements durant la Deuxième Guerre mondiale, notamment le plus grand assaut amphibie de la guerre du Pacifique et a été sous administration américaine jusqu’en 1972. Depuis, c’est devenu la destination-soleil des Japonais, avec force plages, parcs d’attractions tropicaux et le troisième aquarium au monde quant à la taille.
Un aquarium géant
L’une des zones les plus touristiques est la péninsule de Motobu, qui abrite l’aquarium Churaimi et quelques parcs touristiques. C’est là qu’en 1975, une exposition internationale a révélé Okinawa au monde. Mais l’essentiel des touristes demeurent japonais, ce qui permet d’avoir un dépaysement assuré. Les quelques milliers de militaires américains qui habitent encore l’île n’ont apparemment pas obligé les Okinawais des hôtels à maîtriser l’anglais.
Le joyau de Motobu est l’aquarium Churaimi, dont le nom signifie «mer de beauté». C’est le troisième du monde quant à la taille, selon le responsable des relations avec les médias. Le grand bassin est très impressionnant avec ses gigantesques requins et raies. Une section informative sur les requins est fascinante, avec plusieurs embryons et l’explication des différentes dentitions. Un musée sur les peuples de l’Océanie et leurs embarcations complète cette visite scientifique.
Sous haute surveillance
À deux pas, on se baigne à la plage Emerald. Les Japonais ne lésinent pas sur la sécurité: il est interdit de se baigner où il n’y a pas de surveillants et des patrouilleurs s’assurent que l’interdiction est respectée. Le sable légèrement rocailleux des plages de l’île est d’un blanc aveuglant, l’eau turquoise est aussi chaude que celle du golfe du Mexique en Floride durant l’été, et des quais flottants permettent de sauter dans l’eau plus profonde.
Plus au nord, l’île est moins mise en valeur et des sentiers et hôtels tirent profit de la végétation tropicale. Il y a d’ailleurs plusieurs parcs d’attraction «tropicaux», l’un où on visite un champ d’ananas et goûte à du vin, du jus, de la marmelade et des gâteaux à l’ananas, et l’autre où on voit plusieurs types de fruits.
Quand on passe plus que quelques jours à Okinawa, les petites îles qui l’entourent sont incontournables. Plusieurs ont de petits hôtels et certaines sont suffisamment éloignées, à plusieurs heures de bateau, pour attirer des touristes qui aiment sortir des sentiers battus.
L’histoire d’Okinawa est tout aussi intéressante. La péninsule de Motobu abrite un site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, les ruines du château fort Nakijin détruit au début du XVIIe siècle au cours de l’invasion d’Okinawa par les shoguns de Nagoya, qui a mis un terme à l’indépendance de l’archipel (qui portait le nom de Ryukyu). Les explications y sont surtout en japonais, mais on peut comprendre qu’il y avait des liens avec la Chine, et qu’Okinawa était très pauvre avant l’occupation américaine. On voit même un flotteur d’hydravion transformé en canot.
Un autre site historique, Ryukyu Mura, est plus divertissant, même s’il s’agit de la reconstruction d’un village traditionnel. On peut y apprendre à jouer le shamisen, la guitare à trois cordes popularisée par les geishas, qui vient d’Okinawa; et aussi peindre une sculpture de lion, le symbole de l’île.
Ryukyu Mura est situé à une petite heure d’autobus de la capitale, Naha, dont les rues commerciales sont très animées. On pense à un Old Orchard nippon. La ville est traversée par un canal sinueux surmonté d’un monorail qui se rend jusqu’à l’aéroport.
Mathieu Perreault
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