Le Festival d’automne à Paris, grande saison de la création dans les arts de la scène, visuels et plastiques, déroulera à partir de samedi et jusqu’au 21 décembre une 37e édition à la fois très européenne et axée sur la scène contemporaine japonaise.

La manifestation permettra cette année à une vingtaine d’institutions à Paris et en Ile-de-France (Châtelet, Pleyel, Nanterre-Amandiers…) de lancer leur saison 2008-2009 sous le signe de la nouveauté, par le jeu des coproductions ou coréalisations.

Comparable dans sa démarche et son ampleur au Holland Festival d’Amsterdam, aux Berliner Festspiele ou aux Wiener Festwochen, le Festival d’automne, qui affiche un budget de 3,5 millions d’euros et une fréquentation de plus 100.000 entrées chaque année, rassemblera en 2008 une soixantaine de propositions.

Le théâtre, mais aussi la musique et la danse contemporaines constituent la colonne vertébrale de la programmation, qui comprend en outre des expositions, des lectures ainsi que quelques échappées dans le domaine du cinéma d’art.

Connu depuis 1972 pour ses amours européennes et américaines fidèles, le Festival d’automne fera cette année une large place au Japon, dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire des relations franco-japonaises, après s’être intéressé au Moyen-Orient en 2007.

Le programme dévolu à la scène artistique nippone contemporaine et émergente réunira les musiciens Chikage Imai, Toshio Hosokawa, Kazushi Ono, Ryoji Ikeda, les metteurs en scène Toshiki Okada et Oriza Hirata, le chorégraphe performeur Hiroaki Umeda ainsi que le cinéaste Shinji Aoyama.

« L’originalité de ce festival est d’être réellement pluridisciplinaire et très attentif à la rencontre des disciplines », souligne le directeur général de la manifestation, Alain Crombecque.

L’exemple le plus évident de ce dialogue des arts prendra la forme d’une installation, « Rubato ma glissando » (du 25 au 28 septembre à la Maison de l’architecture), conçue par deux artistes français adeptes d’un certain dépouillement, la plasticienne Annette Messager et Gérard Pesson, compositeur qui sera par ailleurs honoré lors de trois concerts.

A l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, le festival assumera encore plus que par le passé son rôle de « vigie » et « d’observation », selon les mots d’Alain Crombecque, de ce qui s’invente sur le Vieux-Continent ou de ce qui fut sa modernité dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Ainsi, un hommage sera rendu au compositeur allemand Karlheinz Stockhausen, disparu en décembre 2007, et avec lequel le Festival d’automne a entretenu un long compagnonnage à partir des années 1970.

Pour le théâtre, on notera la venue du théâtre Sfumato de Sofia avec trois pièces de Strindberg, du Hongrois Bela Pinter, du Flamand Guy Cassiers avec le « Triptyque du pouvoir », du Sicilien Spiro Scimone, de la compagnie anglaise DV8 et d’un habitué, le Suisse Christoph Marthaler.

Le volet danse sera illustré par des Français (Jérôme Bel, Mathilde Monnier, Boris Charmatz…) mais aura là encore une forte dimension internationale, jusqu’au Brésil avec Bruno Beltrao.

« Paris n’a pas perdu sa force d’attraction pour les artistes. Ils adorent venir ici, ça compte beaucoup pour eux d’y passer pour la suite de leur aventure artistique », estime Alain Crombecque.

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AFP

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