La Banque du Japon (BoJ) déclare que les conditions économiques se sont encore détériorées malgré les taux d’intérêt ramenés à près de zéro, ce qui laisse entendre que les mesures d’assouplissement monétaire ne suffiront pas à sortir le Japon de la récession.
Dans son rapport mensuel sur l’état de l’économie japonaise, la BoJ, qui a laissé jeudi son principal taux inchangé à 0,1%, a précisé que la situation allait encore empirer dans les mois à venir.
« Etant donné la contraction marquée de l’économie réelle, les effets des taux d’intérêt très bas sont de plus en plus limités », écrit la Banque du Japon.
En plus de l’impact de la chute de la demande mondiale sur les exportations du Japon, dont l’économie est très dépendante, le pays souffre de la vigueur du yen, devise à bas rendement très recherchée par temps de crise économique.
Le ministre des Finances Shoichi Nakagawa a déclaré que Tokyo surveillait de très près les évolutions de la monnaie, qui a atteint un plus haut de 13 ans et demi face au dollar cette semaine, à 87,10 yens pour un dollar.
« En cas de besoin, nous agirons rapidement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Malgré la multiplication des mises en garde des autorités japonaises sur la volatilité des marchés, la plupart des intervenants pensent que toute intervention sur le yen restera ‘verbale’, du moins pour l’instant.
« Si le dollar tombe sous les 85 yens le dollar ou si la volatilité du marché des changes s’accentue, la probabilité d’une intervention augmentera. Mais, au niveau actuel, il y a peu de chances pour que le Japon agisse », a déclaré Kazuyuki Kato, gérant chez Mizuho Trust & Banking.
Le Japon n’est pas intervenu sur le marché des changes depuis mars 2004, période qui marquait la fin de 15 mois de ventes du yen, pour un montant total de 35.000 milliards de yens (394 milliards de dollars), effectuées pour empêcher le yen de trop s’apprécier.
Hideyuki Sano, version française Benoit Van Overstraeten
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