Après une longue et irrésistible montée en puissance, l’empire du Milieu a pour la première fois dépassé en juillet les Etats-Unis comme marché numéro un des firmes nippones à l’étranger. Un leadership appelé à se renforcer.
C’est désormais chose faite. Après une longue et irrésistible montée en puissance, la Chine a détrôné le mois dernier les Etats-Unis comme premier débouché à l’étranger des entreprises japonaises, si l’on en croit les statistiques publiées hier par le ministère des Finances à Tokyo. Un leadership sans précédent depuis que les données du commerce extérieur nippon ont commencé à être publiées en 1950 !
Les ventes des produits « made in Japan » dans l’empire du Milieu ont encore bondi de 16,8 % en juillet par rapport au même mois de 2007, pour atteindre 1.286 milliards de yens (7,95 milliards d’euros). Alors qu’elles reculaient de 11,5 % sur le marché américain pour le onzième mois d’affilés, à 1.276 milliards de yens (7,88 milliards d’euros). Les firmes nippones subissent de plein fouet le ralentissement de l’activité aux Etats-Unis. Toyota, Nissan ou Honda ont notamment vu leurs exportations de voitures reculer très sensiblement ces derniers mois sur le territoire américain. Et les géants de l’électronique ou de la machine-outil n’ont pas été épargnés par la décélération de l’investissement et de la consommation provoquée par la crise des fameux crédits immobiliers à risque dits « subprime ».
Les groupes japonais profitent, en revanche, de la forte croissance en Chine, tout particulièrement en cette période olympique. Très présents dans les biens d’équipement et les produits électroniques, ils ont vu leurs ventes progresser encore fortement depuis le début de l’année.
Délocalisation
Le marché chinois devrait perdre un peu de sa vigueur une fois les JO terminés. Et donc moins compenser la faiblesse de la demande américaine. Au grand dam des firmes nippones confrontées, en outre, à la baisse de régime de l’activité dans l’Archipel et en Europe. Mais il n’en est pas moins appelé à rester désormais le premier débouché extérieur du « made in Japan ». Notamment parce que les grandes firmes nippones ont massivement délocalisé leur production en Chine et y expédient un peu plus chaque mois de composants assemblés sur place avant d’être réexportés dans le monde entier.
S. D.
lesechos.fr