Mercredi 29 février 2012, le gouvernement de la Corée du Nord a officiellement déclaré vouloir interrompre ses essais nucléaires, l’enrichissement de l’uranium (centrale de Yongbyon), les tirs de missiles de longue portée sous le contrôle d’inspecteurs des Nations Unies (Agence internationale de l’énergie atomique, AIEA).
Cette annonce fait suite aux pourparlers bilatéraux (Corée du Nord-États Unis) tenus la semaine dernière à Pékin pour la reprise des négociations sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne (auxquelles participent le Japon) et marque une rupture dans la politique internationale de l’État communiste, dirigé depuis peu par Kim Jong-Un. Avisé, le directeur de l’AIEA, Yukiya Amano, a déclaré que l’agence se tient prête à retourner en Corée, car selon lui, « l’Agence a un rôle essentiel à tenir dans la vérification du programme nucléaire [nord-coréen] ».
Dans l’annonce faite simultanément par le département d’État américain et la Corée du Nord, il a été précisé que cette décision serait accompagnée d’une aide à destination de la population nord-coréenne souffrant de la pénurie alimentaire (la famine des années 1990 aurait fait 1 million de victimes). L’aide alimentaire américaine, évolutive, pourrait s’élever au minimum à 240 000 tonnes de rations alimentaires : cette dernière a été interrompue suite à l’expulsion des inspecteurs de l’AIEA par Pyongyang (avril 2009) et à un nouvel essai nucléaire militaire (mai 2009). À Tôkyô, le ministre des Affaires étrangères japonais, Gemba Koichiro temporise et se déclare dans l’attente d’actions concrètes tout en laissant la porte ouverte pour de futures négociations. Le secrétaire du chef de Cabinet, Fujimura Osamu, a quant à lui souligné l’importance du geste nord-coréen. Cette décision s’intègre dans le contexte plus large des négociations sur la dénucléarisation de la Corée entamées en 2003 et auxquelles participent les deux Corées, la Chine, la Russie, les États-Unis, ainsi que le Japon et pourrait être le prélude à leur reprise.