La marine japonais est censée exceller dans la détection et la traque des sous-marins. Pourtant, elle a dû arrêter mardi une opération pour retrouver un sous-marin non-identifié, 2 jours après qu’un destroyer Aegis, l’Atago, ait repéré le sous-marin qui avait pénétré dans les eaux japonaises au large de Kochi.
Dimanche matin à 6:56, le commandant de l’Atago, qui se tenait sur le côté bâbord du pont, a pointé son doigt devant lui.
« Est-ce que ce n’est pas un périscope ? » a-t-il demandé.
Le commandant et les autres marins présents ont alors observé l’objet ressemblant à un périscope dans les eaux agitées, à environ 1 km de là.
Après avoir confirmé que le sous-marin présumé se trouvait dans les eaux territoriales japonaises, à environ 20 km au sud-ouest de la préfecture de Kochi, le commandant a dirigé son destroyer vers l’endroit à ce qu’il croyait être un périscope avait été vu.
L’Atago a alors utilisé son sonar actif. Le sonar a détecté la cible et indiqué que le sous-marin se dirigeait vers le sud.
Peu après 7 heures du matin, le destroyer a informé le commandement de la 3rd Escort Flotilla à Maizuru, à laquelle l’Atago appartient, que la cible était probablement un sous-marin.
Cependant, les ondes sonores réfléchies ont commencé à s’évanouir et l’Atago a perdu la trace du sous-marin à 8:39, 90 minutes après la première détection.
La marine japonaise a fait décoller en urgence des avions de patrouille maritime P-3C et d’autres, qui sont arrivés sur la zone vers 10 heures. Ils ont passé plus de 50 heures à essayer de localiser le sous-marin. Mais la cible a échappé à toute détection.
Par manque de chance, le navire qui a détecté le sous-marin était un destroyer Aegis qui ne dispose pas d’hélicoptère à bord.
De plus, le moteur de l’Atago couvrait le bruit de l’hélice du sous-marin, un bruit spécifique à chaque classe de sous-marin qui aurait pu être utilisé pour l’identifier.
Si un hélicoptère avait été disponible, il aurait pu larguer des bouées sonar dans la zone où le sous-marin a été détecté, ce qui aurait grandement aidé à détecter le bruit de l’hélice. Cependant, il aurait pu être toujours difficile de suivre le sous-marin en utilisant les bouées parce que les sons peuvent être déformés par la salinité de l’eau, la conformation du fond de la mer et la température de l’eau.
La marine japonaise dispose d’une flotte de 8 destroyers et de 8 hélicoptères spécialisés dans les opérations de lutte anti-sous-marine avec le soutien d’avions P-3C.
Bien que la marine japonaise n’ait pas eu de chance cette fois-ci, on ne peut nier qu’elle a été lente à réagir à la situation.
Alors que l’Atago perdait la trace du sous-marin et ne réussissait pas à détecter le bruit de son hélice, un haut-responsable du ministère de la défense s’est moqué de la marine, demandant avec un ton moqueur « Etait-ce vraiment un sous-marin ? »
A 10 heures du matin, plus d’une heure après que l’Atago ait perdu la trace du sous-marin, un avion de patrouille P-3C est arrivé dans la zone pour participer aux recherches.
Néanmoins, le sous-marin n’a pas été détecté à nouveau, bien qu’il n’ait pas pu à ce moment aller loin, compte-tenu de sa vitesse.
L’US Navy n’a donné aucune piste Retour à la table des matières
Les responsables du ministère de la défense ont été surpris par l’intrusion du sous-marin. L’US Navy surveille les activités des sous-marins utilisés par les voisins du Japon, pourtant il n’y a aucune indication que l’US Navy ait suivi ou aperçu le sous-marin avant sa détection par l’Atago.
Le chef d’état-major de la marine japonaise, Keiji Akahoshi, a déclaré que de nombreux sous-marins avaient été détectés dans les eaux entourant le Japon, mais que pourtant, tous n’avaient pas été identifiés.
« Les sous-marins les plus modernes peuvent aller où ils veulent, » a-t-il ajouté.
En tant que nation insulaire, des capacités avancées de détection sous-marine et de suivi sont très importantes pour la survie du Japon.
La marine japonaise a commencé à faire voler sur une base expérimentale un avion de patrouille P-1 à réaction, qui est plus rapide que le P-3C et va le remplacer à l’avenir.
Les constructeurs de sous-marins ont aussi fait de gros progrès en améliorant la discrétion acoustique de leurs sous-marins, réduisant par là-même leur chances d’être détectés. La marine japonaise doit mettre en service de nouveaux équipements qui pourront mieux détecter les sous-marins tout en continuant à entraîner son personnel à la lutte anti-sous-marine.
De plus, la marine japonaise doit se préparer pour un scénario catastrophe dans lequel un sous-marin non-identifié pénètre dans les eaux japonaises pour y conduire des actions terroristes comme la destruction d’installations vitales.
La loi actuelle doit être modifiée en ce qu’elle n’autorise la marine japonaise qu’à ordonner à un sous-marin non-identifié de faire surface, même dans le cadre d’une action de maintien de l’ordre.
Ce n’est que lorsque les capacités de lutte anti-sous-marine de la nation auront été améliorées et la loi amendée que les navires japonais pourront agir vite, d’une manière intransigeante face à une intrusion de sous-marin dans les eaux territoriales japonaises.
Référence :
The Daily Yomiuri (Japon)
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