Au Japon, les enfants, mais aussi leurs parents et grands-parents, connaissent bien les insectes. Plus que cela, ils leur accordent un grand intérêt et les considèrent parfois comme des animaux de compagnie.
Le résultat de l’enquête est tombé aujourd’hui. Menée en juin dernier sur le site internet du quotidien Asahi Shimbun, elle révèle le classement des insectes préférés des lecteurs. La palme revient aux lucioles qui, par leurs danses lumineuses, plongent les Japonais dans une atmosphère onirique. Leur nom, hotaru, est en outre un mot de saison, employé dans le poème classique (haïku) pour évoquer la période estivale.
Sur le podium figurent ensuite un scarabée-rhinocéros (kabutomushi) et des lucanes (kuwagata). Certains Japonais, enfants mais aussi adultes, capturent ou achètent ces coléoptères et s’en occupent à la maison en leur donnant de la gelée nourrissante parfaitement adaptée. Ils leur font compagnie, comme le ferait un chat ou un chien, et leur permettent de s’amuser, notamment lors de combats organisés entre amis.
Une libellule rouge (akiakane) et un papillon (agehachô) intègrent également le top 5. La première est très souvent associée à une chanson (Akatombo), triste mais appréciée, liée à l’enfance et au pays natal. Le second fascine par sa beauté et ses transformations, qui changent la larve en nymphe puis en adulte. Sa forme évoque à certains une lettre d’amour pliée en deux.
Un peu moins de 15 % des participants ont tout de même déclaré ne pas aimer les insectes. Cependant, et malgré une baisse d’intérêt dans les villes ces dernières années, nombre de Japonais continuent de s’éprendre d’une grande passion pour eux. Il n’en faut pour preuve que les filets et boîtes à insectes vendus dans la plupart des supermarchés, y compris urbains. Les écoliers, en vacances depuis aujourd’hui, sont d’ailleurs impatients de parcourir les bois et forêts cet été, à la recherche de ces trésors de la nature.
Étrange fascination des japonais pour les insectes mais pas tous les insectes, pas pour les cafards ni pour les moustiques, ni pour les araignées ( qui ne sont pas des insectes ) ceux-ci pourtant omniprésent tant dans les villes qu’à la campagne il convient de s’en débarrasser sans état d’âme.
Les Japonais semblent préférer ceux qui sont « domesticables » comme le sont les bonsaïs en fait, une nature pour soi et à soi.
On pourrait aussi comparer les papillons et les lucioles au sakura, une éphémère et brillante vie sans viellesse, un carpe diem nippon friand des feux d’artifice de l’été.
De l’autre côté il y a godzilla, la violence de la nature mise en cage par la caméra.
Les moustiques et les cafards, qui s’invitent dans les logements, sont effectivement détestés au Japon. Cependant, les araignées n’ont en général pas une image négative dans l’Archipel (à l’exception des espèces dangereuses, dont l’existence est rappelée par des panneaux d’affichage et dans les médias) : elles fascinent nombre de Japonais. Sur ce point, vous pouvez lire cet article : des combats d’araignées sont régulièrement organisés, dans plusieurs localités. Cet arthropode symbolise par ailleurs le souvenir et est aussi associé à l’érotisme (cf. l’excellente nouvelle Le Tatouage, de Junichirô Tanizaki).
Il ne s’agit certes pas d’un insecte (konchû), mais l’araignée fait bien partie des mushi (« bestioles »), catégorie qui comprend aussi bien les insectes que les araignées, d’autres invertébrés ainsi que des animaux imaginaires.
S’agissant des insectes nuisibles, je vous invite à lire cet article.
Les insectes ( 6 pattes ) sont aussi des arthropodes, les crabes aussi d’ailleurs, les araignées sont un sous embranchement. Les araignées n’ont pas forcement une image négative en France, j’ai un ami qui en fait le commerce et ça marche très bien, même si la conversation avec une tarentule est assez limité. De plus, pensez à la belle Arachné qui défia Pallas Athena et bien sur aux millions de fans de Spiderman et des amours mortels de la veuve noire.
A propos, 虫 désigne plutôt la reptation, le reptile que l’on retrouve avec amusement dans 虹 arc-en-ciel.
Merci pour les articles mais je ne comprends pas pourquoi il faut toujours opposer le Japon et la France, avec ce topique de la nature dont les Japonais seraient plus proches, il ne faut pas oublier que les premiers grands entomologistes sont européens dont sans doute le plus connu au Japon, Jean-Henri Fabre qui est français.
Il faut aussi faire la difference entre ce qui est devenu un marché de l’insecte au Japon et le coté traditionnel des enfants de s’émerveiller devant ses machines vivantes multicolores. Il faut rappeler aussi que la loi japonaise autorise bien plus de choses que la française, le commerce des animaux vivants est bien moins réglementé et l’animal est un produit comme un autre alors qu’en France du fait de pinailleurs écolos il ne sera bientôt même plus possible d’avoir des poissons rouges.
J’ai passé mon enfance à la campagne en France et avant que les pesticides des agriculteurs aient détruit beaucoup de ces insectes, il était assez facile de trouver des lucanes et des scarabée rhinoceros, nous les gardions dans des boites à chaussures et organisions des combats titanesques, nous tutions les grillons et les gardions dans de petites cages pendant des semaines.
Merci pour votre commentaire.
Il va sans dire que mon propos portait sur la généralité : l’araignée a une image plus positive au Japon qu’en France. Bien sûr, certains Français les adorent (votre ami en est un exemple) et certains Japonais les détestent, cela allant également de soi.
La comparaison entre plusieurs pays et cultures est souvent intéressante. Les Japonais semblent plus proches de la nature (flore, faune) et cela pour plusieurs raisons : le shintoïsme, dont l’idée principale est le caractère sacré des éléments de la nature ; l’enseignement et les travaux pratiques liés à la nature à l’école (où il existe des clubs d’animaux et où certains élèves ont pour tâche de s’occuper de la faune présente dans l’établissement) ; la géographie, avec l’omniprésence de la forêt (qui occupe près des trois quarts du territoire)… Si vous lisez les journaux japonais et regardez les informations télévisées, vous pourrez aussi vous en rendre compte. Par exemple, lors de la présentation de la météo, presque chaque soir, la présentatrice de la NHK nous parle de la floraison de telle ou telle espèce de fleur, du premier chant de telle ou telle espèce de cigale, etc. Lors de la floraison des abricotiers ou du rougissement des érables, des panneaux installées dans les gares indiquent les différents stades de floraison ou de défeuillaison dans telle ou telle localité, de manière à ce que les usagers puissent aller les admirer au bon moment. Ces informations ne sont pas autant traitées et diffusées en France, où les cigales chantent et les fleurs éclosent également.
Jean-Henri Fabre semble en effet plus connu dans l’Archipel qu’en France. Encore aujourd’hui, on le trouve dans les manuels scolaires et nombre de ses écrits traduits figurent dans les rayons des librairies pour enfants.
Pour ce qui concerne le terme mushi (虫), je vous invite à lire les travaux d’Erick Laurent (dont le Lexique des espèces de mushi, entre autres). Une de ses études indique que le terme mushi est en premier lieu employé pour désigner un insecte ; il permet secondairement de nommer des mollusques, d’autres arthropodes, des vers, des reptiles, des amphibiens, puis certains mammifères et des animaux imaginaires. Le caractère chinois ne désigne donc pas « plutôt la reptation » (mode de locomotion dans lequel le corps progresse sur sa face ventrale), même si on le retrouve dans hachûrui 爬虫類 « reptile ». À l’origine, en Chine, ce caractère signifiait d’ailleurs « tous les animaux ».
Enfin, bien que des milliers d’insectes soient vendus chaque année ici, notamment les coléoptères, de nombreux enfants sont toujours en admiration devant ces merveilles. Hier encore, à Nakayama, étaient organisées des courses de scarabées-rhinocéros, manifestation qui a réuni des centaines de participants, émerveillés.
« il ne sera bientôt même plus possible d’avoir des poissons rouges. »
Vu la façon dont les poissons rouges sont traités j’espère qu’un jour il sera impossible de s’en procurer!
Pour rappel, un poisson rouge n’est pas fait pour tourner en rond dans une boule en verre. Le fait qu’il y survive n’est pas un argument recevable. Le minimum pour garder des poissons rouges consiste en un aquarium à faces plates, un système de filtration, un système d’aération et un système d’éclairage pour permettre aux plantes de pousser. Enfin il faut compter au moins une quinzaine de litres d’eau par poisson (en fait tout dépend de la taille du poisson).
Mais l’idéal est quand même le bassin…
Telly (écolo pinailleur)
Jean-François dans votre énumération vous avez oublié les kimono et les chemises à fleurs qui sont un signe évident de l’amour des Japonais pour la nature, non?
Je ne suis pas d’accord sur l’affirmation que les japonais seraient plus proches de la nature que les occidentaux dont les Français. Il y a deux nature au Japon celle qu’on craint et celle que l’on a domestiqué.
Dans la première les japonais y ont placé les esprits, les divinités comme dans les autres religions animistes. Le shintô est une religion animiste sophistiquée. Les hommes primitifs ont depuis la nuit des temps placé leurs divinités dans la nature qu’il ne pouvaient contrôler et qu’ils craignaient, le millénarisme écologique et new âge a reprit ce thème avec le mythe de Gaia et la taxe carbone comme offrande, prédisant l’apocalypse finale par la nature outragée. Cette nature sauvage les Japonais n’ont pas hésité à la détruire quand les moyens techniques l’ont permis et pendant qu’ils la détruisaient ils l’ont mythifié dans une sorte d’âge d’or nostalgique.
Si l’on protège ce que l’on aime vu le saccage de la nature au Japon, les Japonais ne doivent pas trop aimer la nature.
Et c’est la qu’intervient la second nature. Les Japonais protègent et aiment jusqu’au fétichisme LEUR nature. Celle qui leur appartient personnellement. La nature idéalisée du jardin, du bonsaï et des insectes qu’ils contrôlent et des fleurs coupées, une nature qui fait d’eux des démiurges. La nature enclose.
Faire la comparaison des programmes scolaires japonais et français tournent surement tout de suite à l’avantage du Japon tant les syndicats de gauche de l’éducation nationale française à fait tomber celle-ci en état de déliquescence et de mort programmée.
Etant enfant je me souviens avoir ramassé un hérisson vivant sur la route ( ça pique!) et l’avoir emmené à l’école ou chacun pouvait le voir de près, nous l’avions gardé, puis relâché mais aujourd’hui c’est la police serait venu me chercher pour ne pas avoir respecté les droit de l’animal.
Je ne vois pas en quoi l’étude de la géographie du Japon est une preuve de l’amour des Japonais pour la nature.
Quand aux programmes de TV et de la NHK, oui, la présentatrice parle beaucoup plus de l’avancé de l’éclosion des sakura que des guerres dans le monde et de la réelle santé de l’économie japonaise. Il est surement plus plaisant de voir que les érables rougissent plutôt que de savoir qu’un enfant japonais sur six vit sous le seuil de pauvreté.
Il bien amuser le public et éviter de lui parler de choses qui fâchent, surtout l’infantiliser le plus possible et flatter son narcissisme.
Vous connaissez l’histoire des sakura et de son utilisation politique pour mythifier et unifier l’histoire et la culture du Japon aussi bien que moi. Les Japonais et les Français ont ceci en commun d’être passé maitre dans la transformation du récit historique pour servir et justifier leur politique.
De nos jours la floraison du printemps et le rougeoiement de l’automne sont des événement purement commerciaux et touristiques, la TV et la presse font leur travail publicitaire pour le bienfait de l’économie et c’est une bonne chose.
les Japonais vont s’entasser pour voir les cerisiers comme les Français s’entasser sur les plages en été. Cela fait longtemps que le consommateur est hétérodirigé. (Umberto Eco :Un homme hétérodirigé est quelqu’un qui vit au sein d’une communauté à niveau technologique élevé, dotée d’une structure socio-économique particulière (en ce cas, une économie de consommation), auquel on suggère constamment (par la publicité, la télévision, les campagnes de persuasion qui envahissent chaque aspect de la vie quotidienne) ce qu’il doit désirer et comment l’obtenir selon certains canaux préfabriqués qui lui évitent d’avoir à faire des projets de manière risquée et responsable.)
Que les Français aujourd’hui ne connaissent plus Fabre n’est pas étonnant ( voir plus haut sur l’education nationale française).
Concernant l’étymologie japonaise de 虫 vous avez sans doute raison mais il me semble qu’en chinois les composant du caractère son le ver.
J’ai l’impression que je me répète mais mettez des scarabées dans les rayons de Carrefour et les petits français les achèteront mais c’est là qu’intervient l’Etat qui stop, les espèces sont protégées, pas touche! Les producteurs qui les élèvent et les commerçants qui les vendent sont des monstres qui bafouent les droits de ces petites bêtes de batifoler librement.
http://droitnature.free.fr/pdf/Arretes%20Ministeriels/Metropole/Protection%20Faune%20Flore/2007_0423_InsectesM.pdf
Après tout les insectes sont des êtres humains comme les autres me dit l’écolo qui fait plein de bisous-calins à la nature en rêvant à bienvenu chez les Bisounours.
Mais au Japon rien de cela et c’est pourquoi les enfants peuvent s’émerveiller devant ses insectes qui leur sont proches et pas seulement dans les documentaires de Animal Planet.
Une manifestation comme celle de Nakayama qui vous a ravit serait tout simplement interdite en France car le gendarme écolo sévit.
La comparaison n’est-elle donc pas biaisée en réprimant dans son pays ce que l’on admire dans un autre?
Jean-François dans votre énumération vous avez oublié les kimono et les chemises à fleurs qui sont un signe évident de l’amour des Japonais pour la nature.
Telly, être écolo en France c’est être issu du mariage de Rousseau et de Staline et animé par la passion liberticide de celui qui est nourrit par la subvention étatique.
« Telly, être écolo en France c’est être issu du mariage de Rousseau et de Staline et animé par la passion liberticide de celui qui est nourrit par la subvention étatique. »
Je ne me sens pas rousseauiste et je ne suis surtout pas un adepte du stalinisme. L’écologie est comme toute chose, point trop n’en faut. Mais il en faut!
Et je ne vois pas en quoi l’écologie est liberticide. Qu’elle soit popularisée par des extrémistes est un fait, qu’elle soit dispensable en est un autre. Imaginer que l’homme soit un démiurge qui peut s’affranchir des contraintes de la nature est une connerie. Toi qui vit au Japon, tu as dû t’en rendre compte un certain 11 mars. Faire crever la planète c’est faire crever l’homme à plus ou moins long terme.
Hors il me semble qu’actuellement la balance penche très nettement en défaveur de la nature. Ce qui d’ailleurs explique très bien le fanatisme de certains écolos. Action = réaction, première loi de la mécanique!
Pour en revenir aux insectes, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas élever des insectes genre lucane ou autre. Je dis bien « élever ». Ce qui implique de fournir à l’animal des conditions de vie lui permettant, non seulement de vivre, mais aussi de ce reproduire. Vu le nombre d’animaux que l’on vend maintenant (les fameux NAC), pourquoi ne pas y ajouter les insectes (autrement que pour servir de nourriture à d’autres animaux).
Et pour prendre un exemple bien français, qu’elle école n’a pas son terrarium avec des phasmes ? Et il ne me semble pas avoir entendu les écolos s’en offusquer.
L’écologie est liberticide parce que comme tout millénarisme l’idéologie écolo veut rééduquer les gens par la force et la coercition des lois et cela est en commun avec le socialisme qui parle toujours d’éduquer la population, de la conditionner et de créer un être nouveau. Alors que la population a besoin d’être informé, l’écologie et le socialo-étatisme use de la désinformation, il n’y a qu’a voir cette escroquerie qu’est le pseudo réchauffement climatique.
Toi même tu dis que la planète crève, mais la planète ne crève pas, elle en a vu d’autres mais ce raisonnement est petit à petit entré dans ta tête et comme pour beaucoup d’autres choses, cela te fait voir une réalité biaisée.
Il y a bien sur des accidents industriels comme celui de Fukushima, ils sont inevitable, il n’y a pas de risque zero. Les avions volent et certains s’écrasent, c’est aussi inevitable mais refuses-tu de prendre l’avion? d’utiliser ta voiture ou le métro?
En comptant les réacteurs nucléaires et ceux servant à la propulsion des navires en presque 70 ans il y a eu plus de 1000 réacteurs nucléaires construits et une dizaine d’accidents très graves dont trois catastrophes. Peux-tu compter le nombre de mineurs de charbon morts dans les accidents et de maladies liées? Peux-tu compter le nombre de personnes qui meurent chaque année parce qu’ils n’ont pas accès à une source d’énergie constante?
La désinformation est le carburant des écolos, prenons un autre exemple:
Les écolos répètent que l’ocean crève du plastique rejeté et formerait un continent flottant mais ce plastique, la nature le recycle et en fait il disparait et les écolos sont bien embêtés car on n’en trouve même pas de trace dans les poissons mais comme personne ne sait où il passe c’est une catastrophe.