TOKYO (AFP) — L’économie américaine, dont l’évolution incertaine rejaillit sur le Japon, tracasse les membres du comité de politique monétaire de la banque centrale nippone, qui aimeraient voir la fin du tunnel, selon les minutes de leur réunion des 14 et 15 juillet publiées vendredi.
« La conjoncture économique des Etats-Unis est maussade et il existe une considérable incertitude pour estimer quand et comment va se calmer la spirale négative entre les structures financières, les cours des actions et l’économie », se sont inquiétés les sept membres présents de la Banque du Japon.
Ils ont alors jugé que la crise des prêts hypothécaires à risque (« subprime »), déclenchée un an auparavant aux Etats-Unis, n’était pas finie, les prix de l’immobilier continuant de baisser.
« Il n’y a pas de signe montrant que les tarifs des logements ont touché le fond », écrivait mi-juillet l’institution.
« Les marchés financiers restent instables du fait de craintes vivaces de nouvelles pertes dans le institutions bancaires américaines et européennes, et à cause de la flambée des cours du pétrole », soulignait-elle également.
Des membres de la banque centrale ont pointé du doigt les risques croissants de cette agitation sur l’économie japonaise dont la résilience a peut-être atteint ses limites.
« Le ralentissement des économies étrangères semble commencer à avoir des effets négatifs sur les exportations japonaises et, par conséquent, il faut faire très attention », avaient mis en garde des membres.
La suite leur a donné raison, puisque le gouvernement a révélé un mois plus tard que le produit intérieur brut (PIB) du Japon avait régressé de 0,6% au deuxième trimestre (avril à juin) par rapport au précédent.
A l’issue de cette réunion, le comité avait décidé à l’unanimité de laisser son taux d’intérêt directeur inchangé à 0,5% pour soutenir la croissance, en dépit d’une accélération de l’inflation et de l’hypothèse – évoquée par un membre – d’un emballement prix-salaires qu’il appartient à la banque centrale de détecter et, le cas échéant, de conjurer.
La BoJ a également fait part de craintes quant aux investissements des entreprises, notamment les plus petites d’entre elles, un important moteur de croissance au côté des exportations et de la consommation des ménages.
« Même si les investissements des grosses structures demeurent importants, il existe un risque qu’ils soient reportés à des jours meilleurs en fonction de l’évolution de l’environnement économique », a-t-elle averti.