L’agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa) a annoncé mardi « avoir confirmé la présence de 1.500 particules d’astéroïde » dans les échantillons rapportés par la sonde Hayabusa après une mémorable épopée interstellaire.
C’est la première fois que des matières prélevées directement sur un corps céleste autre que la Lune sont rapportées sur Terre, selon la Jaxa.
« Après analyse de poussières présentes dans la collecte, nous avons constaté que presque toutes étaient extra-terrestres et avons abouti à la conclusion qu’il s’agissait de particules provenant de l’astéroïde Itokawa », vieux de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de millions d’années, a expliqué la Jaxa dans un communiqué.
« C’est une première mondiale et un remarquable exploit », s’est aussitôt réjoui le ministre japonais de la Science et des Technologies, Yoshiaki Takagi, lors d’une conférence à Tokyo.
« Je suis extrêmement ému, je ne sais comment décrire ce qui surpasse nos rêves, nous avons été incroyablement chanceux », a réagi pour sa part, Junichiro Kawaguchi, le directeur du projet.
Les 1.500 particules en question ont toutes une taille inférieure à 10 microns, ce qui exige l’exploitation de technologies spéciales pour procéder à des analyses plus poussées, a par ailleurs indiqué l’agence.
« Nous espérons qu’en poursuivant l’étude des poussières d’Itokawa, nous apporterons une nouvelle contribution à la compréhension de l’origine du système solaire », a conclu l’agence japonaise.
La capsule contenant les particules a été récupérée en juin dernier dans le désert australien, après avoir été larguée par Hayabusa, lors de son retour.
La sonde elle-même s’est ensuite désintégrée dans l’atmosphère achevant ainsi un voyage de sept ans et six milliards de kilomètres parcourus dans l’espace.
« Au bout d’années de labeur et de patience, nous pouvons désormais dire que nous avons rapporté des échantillons d’astéroïde sur Terre pour la toute première fois », s’est enthousiasmé le professeur Paul Abell de l’agence spatiale américaine (NASA), un membre de l’équipe qui a participé à la récupération de la capsule.
Hayabusa était entrée en contact avec Itokawa en septembre 2005.
Par la suite, la sonde a cependant dû faire face à d’incroyables ennuis techniques à répétition, laissant jusqu’à ce mardi planer le doute sur la présence ou non d’échantillons dans la capsule.
La très faible gravité présente à la surface du petit astéroïde a en effet conduit les scientifiques japonais à imaginer un système de prélèvement certes ingénieux mais aléatoire. Un cornet devait recueillir la poussière projetée par l’impact d’une bille sur la surface de l’astéroide, la sonde disposant de seulement trois billes.
Des difficultés de télécommunications avec la sonde, des avaries avec les moteurs, les batteries et d’autres équipements avaient aussi forcé les techniciens à repousser de trois ans son retour, le voyage se transformant en une véritable odyssée.
Pourtant, avant même que ne soit confirmée la présence de particules, les scientifiques estimaient qu’Hayabusa avait rempli son contrat, la sonde étant revenue et ayant pu effectuer diverses observations de l’astéroïde.
De ce fait, depuis le retour de la capsule en juin, Hayabusa est devenue pour tous les Japonais, petits et grands, le symbole de la témérité et du non-renoncement dans l’adversité.
Source: [AFP->http://www.romandie.com/infos/news2/101116120806.wlzo1go5.asp]