L’action de l’exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a bondi lundi de 19,81%, terminant la séance à 393 yens à la Bourse de Tokyo, des investisseurs pariant sur la survie de la compagnie malgré ses difficultés.
Plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement nippon, Yukio Edano, avait affirmé ne pas être au courant d’éventuelles discussions secrètes visant à démanteler cette entreprise privée.
Des opérateurs ont conclu de ces propos que la première compagnie d’électricité du Japon allait survivre sous sa forme actuelle.
M. Edano répondait à une question posée au sujet d’un article publié dimanche dans le quotidien Mainichi Shimbun, selon lequel des représentants du gouvernement et de la direction du groupe discuteraient de la fin de Tepco, dont l’activité nucléaire serait nationalisée.
Interrogé à propos de l’entrée de Tepco dans le giron de l’Etat, le porte-parole a rappelé que, selon le projet de loi d’aide à Tepco actuellement discuté au Parlement, le gouvernement doit prendre indirectement des actions sous sa coupe, ce qui correspond à une nationalisation partielle et temporaire.
Ce texte de loi prévoit notamment un dispositif de soutien financier à l’entreprise gérant la centrale Fukushima Daiichi.
La dépréciation massive d’actifs et le coût des opérations d’urgence consécutifs à la catastrophe ont contraint Tepco à essuyer une perte de près de 11 milliards d’euros lors de l’année budgétaire 2010-2011, close fin mars, la plus lourde jamais connue par une entreprise japonaise, hors secteur financier.
L’Etat a prévu d’assister l’entreprise en difficulté afin qu’elle puisse, notamment, indemniser les 85.000 personnes ayant dû quitter leur foyer dans les environs de la centrale, ainsi que les agriculteurs et autres entreprises de la région ruinés par les conséquences des radiations.
Malgré ce soutien public, nombre d’investisseurs doutent de la survie de Tepco sous sa forme actuelle, ce qui a fait fondre la valeur de son titre à la Bourse depuis le 11 mars. Malgré le rebond de lundi, l’action Tepco cote à moins de 20% de sa valeur d’avant l’accident.
Avec seulement quatre de ses 17 réacteurs nucléaires actuellement en opération, la compagnie peine de surcroît à faire face à la demande en électricité de Tokyo, qu’elle approvisionne.
Sur injonction gouvernementale, les entreprises et administrations de la région de la capitale doivent réduire de 15% leur consommation d’électricité depuis le 1er juillet, afin d’éviter des coupures de courant en plein été, habituelle période de forte demande en raison de l’usage répandu des climatiseurs.
TOKYO – (©AFP / 04 juillet 2011 08h34) – Article original sur romandie.com