Le Centre National de la Recherche Scientifique français (CNRS) a manifesté lundi sa volonté de donner davantage d’ampleur à ses travaux sur les robots au Japon, via la création d’un vrai laboratoire avec l’Institut des Sciences et Techniques industrielles avancées (AIST) nippon.
« Nous avons vraiment envie de nous impliquer plus fortement dans ce type de recherches », a déclaré à l’AFP la présidente du CNRS, Catherine Bréchignac, en marge d’un symposium co-organisé par le CNRS et l’AIST.
La nouvelle « unité mixte », qui prend le relais d’un simple programme de travail en commun, constitue une structure plus robuste pour mener des recherches plus poussées en bénéficiant de moyens plus importants, a également expliqué à l’AFP son directeur, Abderrahmane Kheddar.
Ce véritable laboratoire, comprenant une vingtaine de chercheurs français et japonais, aura selon lui davantage de latitude pour mener ses travaux et en transférer les résultats vers le monde industriel.
« Il pourra passer directement des contrats avec des entreprises, participer à des appels d’offres », a détaillé M. Kheddar.
Les finalités des Français et des Japonais ne sont pas forcément identiques, mais les précédents travaux ont montré que leurs champs de compétences techno-scientifiques sont complémentaires.
« Dans cette structure commune, les Japonais apportent tout leur savoir-faire en robotique, un de leurs domaines d’excellence, et les Français leurs connaissances en informatique et analyse cognitive », a précisé Mme Bréchignac.
« Nous n’avons pas forcément les mêmes besoins ou les mêmes objectifs d’application que les Japonais, mais nous voulons véritablement développer des robots capables de rendre service à l’Homme, d’intéragir avec lui et d’évoluer dans le même environnement », a renchéri M. Kheddar.
Si les Nippons sont persuadés que des robots humanoïdes se promèneront dans les rues de Tokyo en 2015, tels des domestiques, pour faire les courses de leur propriétaire invalide ou trop occupé, cette évolution fait toutefois encore peur aux Français, reconnaît Mme Bréchignac.
Pour autant, cela ne doit pas empêcher de conduire des recherches qui peuvent trouver nombre d’autres applications, notamment pour améliorer le dialogue entre les hommes et les machines, souligne-t-elle, concluant « c’est en oeuvrant ensemble que l’on comprend aussi les différences entre les sociétés ».
[AFP->