Tokyo (AWP/AFX) – Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) a commencé lundi une réunion de deux jours, au terme de laquelle il devrait laisser inchangés ses taux d’intérêt, en dépit de l’inflation, du fait d’une croissance économique à l’arrêt, selon les économistes.

Malgré la hausse des prix de détail (hors produits frais) qui frôle désormais les 2% sur un an, aucun expert ne s’attend à un relèvement du loyer de l’argent alors que la conjoncture est morose.

La BoJ se montre en effet préoccupée par le ralentissement économique du Japon, victime du déclin des exportations consécutif à la crise financière internationale partie des Etats-Unis, et pénalisé par une consommation intérieure moins dynamique.

Le principal taux directeur de la BoJ stagne ainsi depuis février 2007 au niveau extrêmement bas de 0,5% en dépit d’une inflation qui s’accélère.

En juillet, les tarifs de gros intérieurs ont augmenté de 7,1% par rapport au même mois de 2007, un bond inédit depuis plus de 27 ans, du fait de la flambée des cours des hydrocarbures et des matières premières.

Par ricochet, l’indice des prix à la consommation grimpe lui aussi de mois en mois, rendant les citoyens plus attentifs à leurs dépenses. L’inflation a atteint 1,9% en juin sur un an, principalement à cause des tarifs plus élevés de l’essence et de produits dérivés du pétrole ou d’aliments de base.

Selon les économistes, la BoJ, dont le rôle est d’éviter un emballement prix-salaire, est cependant condamnée à l’immobilisme en matière de taux, du fait d’une conjoncture que le gouvernement qualifie désormais lui-même de « maussade », un terme qu’il n’avait pas employé depuis plus de six ans.

Le produit intérieur brut (PIB) japonais, qui avait progressé de 0,8% entre janvier et mars, a baissé ensuite de 0,6% au deuxième trimestre par rapport au précédent (-2,4% en rythme annuel), une régression qui, si elle se prolongeait au troisième trimestre, se transformerait en récession.

Selon la presse nippone, la BoJ pourrait non seulement garder mardi ses taux en l’état, mais aussi porter un diagnostic plus pessimiste sur la santé économique du pays.

Elle avait déjà revu le mois dernier à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour l’année budgétaire d’avril 2008 à mars 2009 à 1,2% contre 1,5% espéré auparavant.

afx/mm

AWP

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