Le déficit public annuel du Japon pourrait atteindre en 2020 la somme colossale de 23.200 milliards de yens (210 milliards d’euros), hors intérêts de la dette, si des réformes d’ampleur ne sont pas conduites, a prévenu vendredi un rapport officiel.
Selon ce scénario prospectif, les problèmes financiers ne feraient qu’empirer pour l’archipel, déjà lourdement endetté à hauteur de quelque 200% de son Produit intérieur brut, soit la proportion la plus importante parmi les pays développés.
Le gouvernement de centre-gauche de Naoto Kan s’est pourtant fixé pour objectif de dégager un excédent budgétaire, hors charge de la dette, à partir de cette même année budgétaire 2020-2021 (courant d’avril 2020 à mars 2021). M. Kan souhaite pour cela mener une réforme fiscale d’ampleur, qui pourrait comprendre une hausse de la taxe sur la consommation, aujourd’hui fixée à seulement 5%.
Pour démontrer sa volonté de s’attaquer au problème, le Premier ministre a nommé la semaine dernière un transfuge d’un parti conservateur, Kaoru Yosano, comme ministre délégué à la Politique économique et budgétaire et à la réforme fiscale. Fervent partisan d’un relèvement de la taxe sur la consommation, M. Yosano est perçu comme un « faucon » en terme de maîtrise des déficits.
M. Yosano a prévenu que le Japon devait limiter son endettement sous peine de voir « la confiance internationale dans le Japon s’éroder ».
Le budget de l’Etat nippon repose en effet pour près de moitié sur l’émission d’obligations. L’an passé, le gouvernement de M. Kan s’est engagé à limiter à 44.300 milliards de yens (400 milliards d’euros) les émissions annuelles de bons du Trésor, soit leur niveau de l’année budgétaire 2010-2011, au moins jusqu’à l’exercice 2013-2014.
Selon des économistes, les autorités devraient néanmoins éprouver des difficultés à respecter cette promesse.
Pour pouvoir lancer sa réforme fiscale, la majorité de centre-gauche de M. Kan devra s’entendre avec l’opposition conservatrice, qui tient la chambre haute du Parlement, laissant présager de longues négociations à venir.
Vendredi, M. Yosano a reconnu que « la tâche la plus difficile » du gouvernement consisterait « à bâtir un consensus national à propos de l’impôt ».
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